L'heure n'est plus à la parlote, au doute ou aux petits calculs. Cette équipe d'Algérie a les moyens de ses ambitions pour peu qu'elle… s'en serve ! Finaliste en 1980, demi-finalististe en 1982 et 1984, 3e en 1988, vainqueur en 1990, quarts de finale en 1996, en 2000 et 2004, trois qualifications, dont deux de suite, pour une phase finale de la Coupe du monde (l'Espagne en 1982 reste inoubliable, glorieuse et jusque-là inégalée), elle a les moyens et la manière d'atteindre son objectif qui consiste à battre les Pharaons encore une fois. Confortée par son entrée prometteuse avec deux succès d'affilée sur le Mali et la Côte d'Ivoire, la sélection algérienne doit consolider cet élan salvateur par une nouvelle performance tout aussi probante que les deux premières, sinon plus, pour surmonter l'écueil égyptien et confirmer son statut de «mondialiste» parmi les plus représentatifs du continent africain. Tâche ardue mais, à l'image de son passé dans ces joutes, elle est toujours possible quelle que soit la taille de son adversaire du jour. Et pour ce faire, l'équipe de Rabah Saadane version 2010 comptera, en plus du savoir-faire de son coach, sur la valeur collective du groupe et le potentiel technique en progression d'un grand nombre de joueurs talentueux, capables par leur fraîcheur et leur sens du dépassement de négocier à leur avantage les situations les plus périlleuses. Tout à l'heure, à Benguela et malgré la sérieuse opposition qui l'attend, la sélection nationale doit faire valoir son habituelle grinta et sa solidarité de tous les temps pour piéger la bande à Shehata qui, d'ailleurs, n'est plus assez forte pour faire trembler ses adversaires et en particulier l'Algérie qui l'a mise au tapis à deux reprises à Blida et à Oum Dormane. Au contraire, c'est notre équipe qui fait pâlir d'envie par sa réussite et sa stabilité avec, en prime, des individualités d'une valeur jugée inestimable. En raison de leur statut de favoris pour le titre suprême, la pression pèse sur les camarades de Gedo, ce qui devrait être exploité pour semer le doute dans leurs rangs. Pourtant, ils n'ont jamais, paraît-il, bénéficié d'une telle mobilisation. Cet état d'esprit montre bien la méfiance, voire la peur de concéder une nouvelle défaite face à leur principal concurrent sur le continent : l'Algérie. Toujours est-il que cette rencontre, indécise et incertaine à plus d'un titre, constitue un test de crédibilité important pour les deux équipes et les entraîneurs Saadane et Shehata. Normalement, notre équipe dispose d'un capital de confiance suffisant pour ne pas se contenter de geler les opérations égyptiennes. Les contre-attaques par les latéraux, le rythme imposé par le virevoltant Ziani, le surdoué Meghni, le fougueux Matmour, le roc Bougherra, le talentueux Yebda, le combattant Halliche, l'inépuisable Ghezzal et l'exploitation judicieuse des balles arrêtées seront des atouts déterminants pour la sélection nationale. Il s'agit, en fait, d'un véritable examen de passage où la défaite sera interdite pour les nôtres qui partent avec la faveur des tests réussis devant ses adversaires de calibre où la victoire était obligatoire pour garder le cap sur la qualification. Autant dire que sur l'équipe de Misr Oum Edounia, l'Algérie dispose d'un certain nombre d'avantages psychologiques dont les deux précédentes victoires ne sont pas les moindres, puisque, même les prolongations n'auront pas d'incidences fâcheuses sur le moral des Verts pour la suite des matches. On n'ignore pas non plus la bonne tenue des Fennecs qui ont toujours su traverser allégrement le Nil depuis l'épopée des Madjer, Assad et d'El Harami à la CAN 2004 où l'équipe de ce même Saadane avait donné une leçon de football à Shehata et à son team en quarts de finale à Sousse. N. B.