Les pouvoirs publics travaillent actuellement à la mise en place d'un laboratoire national de contrôle de la pièce de rechange. Ce sera une première si jamais un tel organisme arrive à voir le jour. L'information a été livrée la semaine dernière par le directeur général de l'Agence algérienne d'accréditation (Algerac), Noureddine Boudissa. Celui-ci s'exprimait en marge d'une cérémonie de signature d'une convention entre l'organisme dont il est responsable et le Centre de recherche et de développement de l'électricité et du gaz (CREDEG), filiale du groupe Sonelgaz. Ce laboratoire en projet aura à lutter, entre autres, contre la contrefaçon, un phénomène qui a pris de l'ampleur en Algérie, à la faveur de l'ouverture de l'économie nationale et du développement exponentiel du marché automobile. Reste cependant une question : cette nouvelle structure serait-elle en mesure d'y mettre un terme ? Il semble en tout cas qu'il y a volonté de la part des autorités publiques de remettre de l'ordre dans le marché de la pièce détachée et un certain nombre de décisions ont été prises à cet effet. En plus de ce laboratoire en perspective, le marché de la pièce de rechange a été, en effet, consolidé vers la fin 2009 par de nouvelles dispositions établies par le ministre du Commerce. Ces dernières font obligation aux concessionnaires de réorganiser leurs réseaux d'importation et de distribution de la pièce de rechange en Algérie. La contrefaçon ne concerne pas seulement la pièce détachée, mais elle s'étend à tous les produits, pharmaceutiques. Le secteur de l'électricité n'est pas non plus épargné, ce qui semble avoir incité des entreprises et des filiales du secteur à engager des processus de certification et d'accréditation. Et c'est dans ce cadre-là qu'a été signée la convention susmentionnée. Celle-ci va permettre de mettre en route le processus de qualification du CREDEG dont la finalité est de se faire accréditer par Algerac. L'attribution du certificat d'accréditation signifie que le CREDEG sera crédité de compétence et apte à effectuer des missions d'évaluation et de contrôle de la conformité dans son domaine d'intervention. L'aboutissement de ce processus de qualification «permettra» à tout le groupe Sonelgaz de bénéficier d'une «reconnaissance internationale» en matière d'équipements et de génie civil, souligne le premier responsable d'Algerac, au cours de la cérémonie de signature de la dite convention. Le CREDEG, devenu filiale à part entière du holding Sonelgaz en 2005, prend en charge plusieurs activités liées à la recherche et au développement ainsi que la métrologie dans différents secteurs, notamment l'électricité et le gaz, l'agriculture, l'hydraulique ainsi que l'habitat et la construction. Le directeur général d'Algerac, a, dans une longue intervention, à l'occasion de cette cérémonie, reconnu, «l'insuffisance» d'institutions de contrôle de la qualité en Algérie, ajoutant que les organismes existants «ne répondent» pas aux exigences internationales. Et, selon lui, sur un ensemble de 2 000 laboratoires dans différents domaines en Algérie, «seuls trois» ont été accrédités jusqu'à présent par Algerac. Ces derniers opèrent dans les hydrocarbures, la résistance des matériaux de construction et l'étalonnage des masses de bois. En outre, a-t-il dit, «huit autres laboratoires» sont en cours de diagnostic «dont trois devraient être accrédités courant 2010». Il s'agit de laboratoires de contrôle de produits pharmaceutiques, de toxicomanie en plus de l'Institut Pasteur d'Alger. D'autre part, deux certificats d'accréditation ont été délivrés par Algerac depuis son installation à la société algérienne spécialisée dans l'inspection et le contrôle des ouvrages industriels (Geral) et la filiale algérienne du groupe belge Vinçotte, chargée du contrôle, de l'inspection et de la certification des équipements électriques. Le directeur général d'Algerac a par ailleurs noté que l'organisme qu'il dirige s'est mis en réseau, à l'échelle internationale, ajoutant que les choses ont changé en matière de certification et d'accréditation, en ce sens qu'il n'y a plus aujourd'hui d'accréditation transfrontalière. Cela veut dire qu'un organisme français, par exemple, se limite au marché français, un espagnol au marché espagnol. Y. S.