Pour endiguer le problème de fraude, deux laboratoires de contrôle de cosmétiques et de la pièce de rechange sont en voie de réalisation. L'Algérie serait le pays qui lutte le moins contre la contrefaçon dans le monde après la Chine et la Russie. C'est ce qu'a conclu un rapport annuel, élaboré par les services du Représentant au commerce international (Ustr), un organisme américain qui établit, chaque année et depuis vingt et un ans, une liste de pays «mauvais élèves» en matière de lutte contre la contrefaçon. La liste en question classe dans l'ordre, après l'Algérie, l'Argentine, le Canada, le Chili, l'Inde, l'Indonésie, le Pakistan, la Thaïlande et enfin le Venezuela. «La contrefaçon atteint un seuil inacceptable en Chine», soulignent les rédacteurs du document. Les spécialistes de la lutte contre la contrefaçon indiquent, quant à eux, que le secteur le plus touché en Algérie est celui des produits cosmétiques, allant des déodorants aux crèmes en passant par les lotions, dont les emballages ressemblent à s'y tromper aux produits d'origine. Pour endiguer ce problème de fraude, la création d'un laboratoire de cosméto-vigilance est en voie de finalisation. Le rôle de cette institution consiste à contrôler les produits cosmétiques et leur composition. Il s'agira aussi de vérifier s'il y a une bio-équivalence des produits commercialisés en Algérie avec les produits d'origine. Le deuxième secteur le plus touché par la contrefaçon est celui des détergents et la pièce de rechange. Ces produits contrefaits mettent bien souvent en péril la vie des citoyens. La Chine est, en effet, loin devant la France, l'Italie ou l'Allemagne, le premier pays pour les exportations de pièces détachées vers l'Algérie; déjà en 2008, sur plus de 44.000 tonnes de pièces détachées importées, 1300 tonnes ont été bloquées par les services douaniers pour défaut d'étiquetage, anonymat et absence de marque. A ce titre, les pouvoirs publics travaillent actuellement sur la mise en place d'un laboratoire national de contrôle de la pièce de rechange. En clair, toutes les pièces détachées importées vers l'Algérie devront être certifiées par les sociétés mères. En plus de ce laboratoire en perspective, le marché de la pièce de rechange a été, en effet, consolidé vers la fin 2009 par de nouvelles dispositions établies par le ministère du Commerce. Ces dernières font obligation aux concessionnaires de réorganiser leurs réseaux d'importation et de distribution de la pièce de rechange en Algérie. La contrefaçon ne concerne pas seulement la pièce détachée, mais elle s'étend à des produits divers. En dépit des mesures annoncées ici et là pour freiner le phénomène de la contrefaçon et l'anarchie qui règne en maître dans le monde des cosmétiques et de la pièce de rechange, des quantités de produits de composition douteuse constituant un danger imminent pour notre santé, continuent à inonder le marché algérien.