De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur A Tlemcen, le secteur hospitalier est en crise. L'accès aux soins est largement critiqué par les citoyens, surtout ceux ne disposant pas de moyens pour s'orienter vers le privé. Au niveau de certains établissements de santé de proximité, on constate une négligence et le manque de certains produits lorsqu'il s'agit d'urgence. Les enjeux de l'accessibilité aux soins sont tels qu'une réflexion commune s'impose à tous les acteurs, notamment les enjeux humains, car il s'agit avant tout de la santé des populations. A cela s'ajoutent des obstacles aux soins et la baisse de la qualité des soins délivrés et qui constituent un risque majeur pour la santé publique ; et les exemples sont nombreux à propos des incidences sur les statistiques de morbidité et de mortalité, etc. Cela, nul ne peut le nier car beaucoup d'encre a coulé à ce sujet. En effet, à Tlemcen, rarement le thème de l'accès aux soins n'aura été aussi souvent évoqué dans les discours politiques comme dans les textes, et ce, alors même que son effectivité semble menacée par les évolutions du système de santé et les contraintes économiques. Selon des médecins, il est indispensable de faire le point sur la situation de certaines populations vulnérables et de lancer le débat sur les mutations et réformes en cours. Ces déclarations de médecins prouvent que certains hôpitaux vivent dans l'anarchie et le désordre, d'où la nécessité de combler le déficit et de colmater les brèches, puisque la santé pour tous est, plus que jamais, un enjeu territorial. Certes, à Tlemcen, aussi bien au niveau des hôpitaux que dans tous les autres établissements de soins, les problèmes de santé publique, de prévention ou encore d'accès aux soins ou aux médicaments figurent au cœur du débat de la société. Le maintien des inégalités sociales donne la mesure des enjeux à relever par rapport à l'accès aux soins, au dépistage, à la pratique médicale en milieu rural ou aux nouveaux besoins en matière de santé mentale. Les médecins sont confrontés, au quotidien, à une réalité difficile, à des situations de précarité et de dénuement, surtout dans les zones rurales. C'est pourquoi la santé, que ce soit à l'échelle de la wilaya ou ailleurs, appelle aujourd'hui à la mobilisation de l'ensemble de la société et de tous les métiers pour mettre l'accent sur la prévention et élaborer une politique publique de santé équitable. A cela s'ajoute également la nécessité d'ouvrir le débat sur les moyens d'agir pour lutter contre les inégalités sociales en matière de santé. Cependant, bien que la santé bénéficie de budgets très importants et soit considérée comme un secteur prioritaire, à Tlemcen il reste encore beaucoup à faire pour une bonne et optimale prise en charge du patient. Mais cela n'empêche pas de rappeler qu'à Tlemcen les conditions sanitaires se sont améliorées, alors qu'il y a quelques années on assistait à de réelles difficultés, notamment les conditions d'hospitalisation inadaptées et dans un environnement soumis à d'importants bouleversements, faute d'une bonne gestion. Aujourd'hui, malgré les déficits enregistrés au sein de toutes les infrastructures hospitalières et autres centres de santé, il est utile de souligner que ce secteur renaît de ses cendres avec une série de réalisations afin d'offrir plus de qualité, de sécurité, des délais d'attente plus courts, des déplacements moins fréquents et, au final, un séjour à l'hôpital plus agréable et plus efficace pour l'amélioration de l'état de santé du citoyen. «La réforme hospitalière engagée par le ministère de la Santé est un enjeu majeur dans la perspective d'améliorer les soins et, surtout, de s'aligner sur les exigences de la région de Tlemcen et même des wilayas limitrophes», nous a-t-on expliqué. Interrogé à ce sujet, le directeur de la santé de la wilaya de Tlemcen a affirmé qu'il faut désormais viser l'égalité d'accès pour tous à des soins de qualité et donc à un meilleur confort de vie. La santé pour tous est l'une des voies d'accès essentielles à un ordre social plus juste. Notre vision de la santé doit être globale et ne pas se limiter aux seuls soins, tant il est vrai que les atteintes à l'environnement, aux modes de vie et d'organisation sociale, pèsent aussi lourdement dans les inégalités sanitaires : il faut investir dans la santé, l'ériger en priorité, tout en créant les conditions favorables, surtout que le CHU compte de meilleurs professeurs et spécialistes. En somme, seule la mise en œuvre d'une bonne politique de santé pourra permettre aux citoyens l'accès aux soins facilement, ainsi qu'une bonne gestion des hôpitaux pour le bien-être de la population en ce troisième millénaire.