Photo : S. Zoheïr De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Dans un pays où l'État est perçu comme le garant d'une conception exigeante de l'égalité et de la solidarité nationale, l'idée d'une politique régionale de santé peut sembler paradoxale. Pourtant, le cadre de proximité est progressivement devenu le pivot de réformes qui ont sensiblement modifié le paysage sanitaire en Algérie Dans ce sillage, à travers la wilaya de Tlemcen, selon la direction de la santé, l'évolution de la santé de proximité est largement constatée, et la mise en place de gros moyens permettra à toute la population, estimée à environ un million d'habitants, de bénéficier des prestations de santé. Si certains ESPS souffrent de ces carences, notamment du manque de laboratoires et d'ambulances, cela est dû aux commandes émises en retard. Mais cela n'empêche pas, a-t-on souligné, que l'ensemble de ces infrastructures soient dotées de tout ce dont elles auront besoin. L'Etat s'est engagé dans une réforme, et le ministère est conscient de certaines lacunes et des corrections à apporter à cet effet. Cela explique, selon certains médecins et chefs de service de ces ESPS, que, même si le système de soins compte parmi les plus efficaces, il présente d'importantes lacunes, qui se manifestent notamment à travers la croissance non maîtrisée des dépenses, la persistance d'inégalités territoriales et l'incapacité à développer une culture de santé publique influant durablement sur les déterminants de santé. En outre, l'organisation sanitaire actuelle se caractérise par des cloisonnements qui nuisent à la continuité des soins et entravent la nécessaire complémentarité entre approches préventive et curative. Enfin, le système de santé ne s'est pas suffisamment adapté aux mutations de la demande sociale : les crises sanitaires et l'évolution de la relation entre patients et professionnels de santé ont renforcé l'exigence d'une transparence et d'une sécurité accrues de la part des usagers. Dans les régions rurales, nul ne peut le nier, le manque de médecins fait défaut, comme dans la région d'El Aricha qui compte deux médecins pour une population composée de nombreux nomades, vivant dans des zones éparses. Même si la réforme a visé à améliorer la situation par des établissements publics de santé (EPSP), constitués de polycliniques et de salles de soins, pleinement responsables des activités de prévention, des soins de base et de proximité, tout en assurant les consultations de médecine générale et quelques consultations spécialisées, il est a noter que des contrôles rigoureux seront efficaces, du fait que nombre de personnes critiquent ces lieux, quotidiennement «envahis». Une bonne organisation, surtout pour des parents venus vacciner leurs enfants, s'impose. Car, le plus souvent, par manque de vaccin, l'on est contraint de faire des va-et-vient incessants, facteur qui stresse l'individu. Aussi, certains patients ne sont pas pris en charge, et sont, de ce fait, orientés vers les hôpitaux, ou autres salles de soins sous prétexte que les ESPS n'ont pas ce rôle à jouer. Pourtant, depuis leur création, les citoyens ont été appelés à se diriger d'abord vers les structures de proximité que sont les polycliniques et autres salles de soins avant d'être orientés vers les hôpitaux généraux, conformément au système de hiérarchisation de la présente carte sanitaire. Ainsi, renforcer la politique de la santé de proximité est une nécessité absolue. Identifier les problèmes de santé spécifiques aux quartiers prioritaires de la politique de la ville dans lesquels se concentrent les populations en difficulté sociale, et tels qu'ils sont définis dans la politique de la réforme hospitalière du pays, reste le meilleurs moyen d'offrir des prestations adéquates.