Le président français, Nicolas Sarkozy, a annoncé hier à Ajaccio le raccordement de la Corse au futur gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie (Galsi) qui permettra le remplacement de deux centrales thermiques alimentées au fioul lourd par deux nouvelles installations à Lucciana (Haute-Corse) et Ajaccio (Corse-du-Sud). «Il s'agit d'un investissement massif de 425 millions d'euros» d'ici à 2015, a souligné Nicolas Sarkozy, qui a demandé que soit «lancé, sans attendre, un second volet d'études détaillées pour engager le raccordement d'Olbia en Sardaigne vers Porto-Vecchio et celui des gazoducs terrestres vers Bastia et Ajaccio». Ce projet, qui fait l'unanimité en Corse, devrait non seulement permettre de fermer les centrales actuelles, très polluantes, mais aussi d'assurer une meilleure sécurité énergétique à l'île, souvent victime de black-out en hiver. Long de 940 km, le futur gazoduc sous-marin devrait avoir une capacité de huit milliards de mètres cubes annuels. Il s'agit d'un projet structurant majeur pour la Corse qui répond à plusieurs enjeux, notamment la réduction des risques technologiques, la sécurisation des approvisionnements. Il limitera donc la dépendance énergétique extérieure de la Corse, qui a besoin de 300 Mm3/an. Il contribuera à la protection de l'environnement, en ce sens qu'il constitue une opportunité pour substituer de nouvelles centrales thermiques fonctionnant au gaz naturel aux centrales actuelles fonctionnant au fioul lourd. Le Galsi, un gazoduc devant acheminer du gaz algérien vers l'Italie et qui passera par la Sardaigne, a fait l'objet de discussions entre les autorités des deux pays. Toutes les études ont été terminées et les travaux de réalisation devront commencer en 2010. Il devra permettre d'alimenter l'Italie à raison de huit milliards de mètres cubes par an. Ce pays est alimenté en partie en gaz algérien par le biais d'un gazoduc construit dans les années quatre-vingt. Il y a quelques mois, l'Algérie et l'Italie avaient décidé d'augmenter les capacités de ce tube de sept milliards de mètres cubes par an. L'extension qui interviendra avant la fin de l'année en cours devra porter son volume à trente-quatre milliards de mètres cubes par an. Avec l'ancien gazoduc étendu et le Galsi mis en service, le volume de gaz algérien exporté vers l'Italie s'établira à quarante-deux milliards de mètres cubes par an. A. R.