Le président français, Nicolas Sarkozy, a annoncé hier que son pays va négocier le raccordement de l'île de la Corse au futur gazoduc Galsi qui reliera Algérie à l'Italie via la Sardaigne. Selon M. Sarkozy, ce raccordement, qui reste au stade d'un projet à soumettre aux négociations, permettra à l'île française d'assurer son « indépendance énergétique ». « La France a décidé de négocier avec les porteurs du projet du futur gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie le raccordement de la Corse à cette infrastructure stratégique », a déclaré M. Sarkozy, en visite hier en Corse. En juin 2009, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant les locaux de l'assemblée de Corse pour demander le raccordement de l'île au futur gazoduc Galsi. Les manifestants avaient répondu à l'appel du collectif Pro-Galsi qui regroupe quelque 28 organisations, syndicats, associations et partis politiques. Le président de l'exécutif corse, Ange Santini, avait, lui aussi, plaidé pour « un raccordement au plus tôt » de la Corse au Galsi. « Ce raccordement doit se faire au plus tôt et il y a urgence à ce que les deux centrales thermiques corses, à Lucciana, au sud de Bastia, et au Vazzio, à la sortie d'Ajaccio, soient reconstruites si l'on veut éviter un nouveau black-out comme l'île en a connu en hiver 2005 », avait déclaré le même responsable. Le gaz du Galsi devrait donc alimenter les deux centrales thermiques de Lucciana et Ajaccio, nécessaires pour produire l'électricité. Le ministre italien pour le Développement économique, Claudio Scajola, en visite récemment à Alger, avait déclaré que des tractations étaient en cours afin d'étendre le gazoduc Galsi à la Corse. « Nous pensons pouvoir réussir et cette possibilité devrait être appuyée par la France », a déclaré le ministre italien, Claudio Scajola. Selon le ministre italien pour le Développement économique, « grâce à une proposition émanant de la partie italienne, le gazoduc Galsi est devenu un projet stratégique pour l'Union européenne ».