La France veut négocier le raccordement de la Corse au futur gazoduc Galsi, devant relier l'Algérie à l'Italie via la Sardaigne, a annoncé, mardi, le président Nicolas Sarkozy à Ajaccio. "La France a décidé de négocier avec les porteurs du projet du futur gazoduc Galsi le raccordement de la Corse à cette infrastructure stratégique", a déclaré le président Sarkozy au cours d'un discours prononcé à l'occasion d'une visite en Corse consacrée au thème du développement durable. Ce raccordement est destiné à remplacer deux centrales thermiques alimentées au fioul lourd par deux nouvelles installations à Lucciana (Haute-Corse) et Ajaccio (Corse-du-Sud)."Il s'agit d'un investissement massif de 425 millions d'euros d'ici 2015", a souligné M. Sarkozy, qui a demandé que soit "lancé, sans attendre, un second volet d'études détaillées pour engager le raccordement d'Olbia en Sardaigne vers Porto-Vecchio et celui des gazoducs terrestres vers Bastia et Ajaccio". Il faut dire que les Corses persistent. Ainsi, et avant le président français, c'est le président UMP du Conseil exécutif de Corse, Ange Santini, qui a considéré que le raccordement de la Corse au gazoduc reliant l'Algérie à l'Italie (Galsi) comme un "projet industriel essentiel, à la hauteur des enjeux de ce siècle". "Le Galsi est un projet industriel essentiel, à la hauteur des enjeux de ce siècle (qui) contribuera (...) à faire de notre île une région résolument tournée vers le développement durable", a écrit M. Santini sur son blog. "Il apparaît comme l'unique occasion de raccorder la Corse au réseau européen de gaz naturel", ajoute-t-il. Un arrêté du 15 décembre 2009 relatif à la programmation pluriannuelle des investissements de production d'électricité, publié au Journal officiel du 10 janvier 2010, prévoit que "pour la Corse, les nouvelles centrales thermiques fonctionnent au gaz naturel, dès lors que le raccordement de la Corse au gazoduc Algérie-Italie via la Sardaigne (Galsi) est réalisé". Le projet permettra la fermeture des deux centrales actuelles très polluantes, de répondre aux besoins de la population corse en énergie et assurer une meilleure sécurité énergétique à l'île, souvent victime de black-outs en hiver. L'Algérie et l'Italie ont signé l'accord en novembre 2007 sur la construction d'un gazoduc reliant les deux pays. Le Galsi permettra à l'Algérie d'exporter 8 milliards de m3 de gaz par an vers l'Italie via la Sardaigne. Le projet définitif devrait être approuvé en 2010 et la mise en service est prévue en 2014, avec deux ans de retard suite à une modification du parcours. Le projet définitif devrait être approuvé en 2010 avant le démarrage des travaux. Le consortium Galsi est composé notamment de Sonatrach et des groupes italiens Edison et Enel. L'investissement prévu pour ce projet est de 3 milliards d'euros. L'entrée en service du Galsi va permettre à l'Algérie d'exporter 8 milliards de m3 de gaz par an vers l'Italie.