Le Ghana, en finale de la CAN pour la première fois depuis 1992, a tenu tête à l'Egypte, double tenante du titre. Une véritable affiche de rêve pour tous les amateurs du ballon rond qui ont finalement eu pour leur argent. Les deux équipes ont brisé pas mal de rêves avant de se retrouver à l'ultime étape de la compétition. Les «Black Stars», après avoir sorti le pays hôte en quarts de finale, se sont ouvert le chemin de la finale en domptant les Super Eagles du Nigeria. Les «Pharaons» ont, arbitrage aidant, écarté les Camerounais et les Algériens qui se souviendront longtemps de leur odyssée en terre angolaise. La présence du Ghana en finale de la CAN 2010 est une consécration pour un football qui a procuré beaucoup de plaisir à l'Afrique. Le sacre des jeunes Ghanéens lors du dernier Mondial des moins de 20 ans avait déjà balisé la voie à l'équipe de Milovan Rajevac, pourtant privée de ses plus brillantes étoiles sur le sol angolais. Mais les «Baby Black Stars» ont su faire oublier Essien, Mensah, Muntari, Appiah et autres en offrant une finale continentale à leur pays qui n'en avait plus connu depuis Sénégal 92. Le souvenir de la CAN 92 était encore vivace dans les esprits de tous ceux qui avaient assisté à la finale, ce jour-là, entre la Côte d'Ivoire et le Ghana. Au-delà du premier sacre des Eléphants de Yéo Martial, à l'issue d'une interminable séance de tirs au but (11 à 10), c'est surtout l'absence du Ghanéen Abédi Pelé pour cumul de cartons jaunes qui a pesé sur le rendez-vous final de Dakar. 18 ans après, voilà que le Ghana, sous la baguette d'un meneur de jeu au nom d'Ayew, fils héritier d'Abédi Pelé, qui a fait ressortir les souvenirs de Sénégal 92. L'ancienne vedette de l'Olympique de Marseille était fière de ce fils qui marche sur ses traces et fait rêver tout un peuple. Le réalisme a permis aux «bébés» ghanéens de tenir la dragée haute, de résister héroïquement aux «solides pyramides». Le Ghana, finaliste convaincant de la Coupe d'Afrique des nations 2010, a apporté la preuve vivante de ce que les jeunes peuvent faire en matière de football en Afrique. Dès le départ, le sélectionneur du Ghana a fait le choix de se passer des services de certains cadres de l'équipe. Il s'est donc senti dans la nécessité d'injecter dans son effectif de 23 joueurs sélectionnés pour la CAN Orange 2010 des jeunes champions du monde 2009 plus qu'il n'avait prévu. Ces joueurs de moins de 20 ans étaient non seulement talentueux puisqu'ils venaient de le démontrer au Mondial de leur catégorie d'âge, mais ils étaient aussi compétitifs puisqu'ils venaient de prendre part, avec un grand succès, à un autre tournoi de football international. Bien plus, leur capitaine, André Ayew, avait déjà l'expérience de la CAN seniors, puisqu'il faisait partie des 23 joueurs sélectionnés par Claude Le Roy lors de la Coupe d'Afrique que le Ghana a organisé en 2008. Par ailleurs, le pays d'Abedi Pelé (17 ans à la CAN 82) a une vieille tradition de promotion du football des jeunes ; il a déjà été champion du monde des cadets. On imagine quel temps aurait gagné et quelle équipe de qualité aurait pu être bâtie si d'autres formations avaient mis en place une vraie politique de relève, bien suivie, et non des coups d'éclat à la petite semaine.