Le nouveau code de la route est en vigueur depuis le premier du mois en cours. On doit s'attendre à plus de fermeté de la part des autorités au vu du durcissement de la législation qui prévoit des sanctions plus lourdes pour les différentes infractions commises par les automobilistes. Des amendes allant de 2 000 à 6 000 DA et des peines d'emprisonnement sont prévues selon les délits et une rétention de permis pouvant aller jusqu'à 4 années, selon la gravité de l'infraction. Ces mesures draconiennes devraient en principe dissuader les conducteurs de commettre des manquements au code de la route et de mettre un frein au terrorisme routier qui emporte chaque jour des dizaines de vies humaines et endeuille des familles. Si toutefois les nouveaux textes s'appliquaient à tous, sans exception. Mais au vu des habitudes ancrées dans notre société et qui consistent à se dérober à la loi avec la complicité de certains agents corrompus et corruptibles, il est à craindre que les sanctions ne s'abattront que sur des citoyens au bras… court. Ce seront les mêmes qui seront épinglés et qui devront, dans le meilleur des cas, mettre la main à la poche lorsque leur délit n'est pas de nature à les conduire derrière les barreaux pour une durée plus ou moins longue. Loin de nous l'idée de contester un code plus répressif, nous l'avons appelé de tous nos vœux dans ces mêmes colonnes. Mais notre crainte est justifiée puisqu'il s'en trouvera toujours qui échapperont à la pénalisation par la grâce de quelques billets glissés en catimini ou de quelque connaissance qui interviendrait pour contourner la loi. Personne n'ignore l'existence de passe-droits qui dispensent certains de s'acquitter de leurs obligations et, par la même occasion, les encouragent à continuer leurs méfaits. Maintenant plus qu'avant, étant donné l'ampleur de la répression que d'aucuns trouvent démesurément élevée, surtout lorsqu'il s'agit d'être pénalisé pour un phare défectueux qui a lâché en cours de route de la même façon que pour des contraventions plus lourdes, et d'écoper de la même amende. Beaucoup trouvent également à redire en matière de signalisation qui fait défaut et en ce qui concerne l'état des routes. Absence de plaques, mauvaises indications, défaut d'éclairage, ralentisseurs mal conçus et nids-de-poule font partie des facteurs qui sont souvent à l'origine d'accidents de la circulation et cela, les pouvoirs publics ne peuvent l'ignorer. Ces aspects ne peuvent être considérés séparément en ce qu'ils ont chacun un rôle positif ou négatif, selon leur état, sur la circulation routière. Leur prise en charge dans le cadre de la lutte contre les accidents de la route est plus que nécessaire, elle irait forcément dans le même sens que la nouvelle législation qui tend à mettre un frein au massacre routier. Tout comme le ferait un contrôle plus rigoureux des auto-écoles qui doivent arrêter de délivrer des permis de tuer. R. M.