La route fait de plus en plus de victimes en Algérie. Le durcissement de la réglementation -avec l'entrée en vigueur «imminente» du nouveau code de la route- ne semble aucunement freiner l'hécatombe sur nos routes. Le nombre des victimes des accidents de la circulation en milieu urbain a progressé de façon inquiétante durant l'année 2009. Il a atteint les 778 morts et 21.000 blessés, a révélé hier sur les ondes de la chaîne III le commissaire divisionnaire Aïssa Naïli, sous-directeur de la circulation et de la prévention à la DGSN. Les services de police ont enregistré durant l'année écoulée plus de 18.000 accidents de la circulation avec une progression de 2% du nombre des victimes dans les centres urbains. En fait, l'année 2009 a été la plus meurtrière sur nos routes. Elle a été marquée par une recrudescence spectaculaire des accidents de la circulation. Selon les rapports établis par les services sécuritaires, entre Protection civile, Gendarmerie et Sûreté nationale, 38.770 accidents ayant causé la mort de 4.282 personnes ont été enregistrés sur les routes. La hausse des accidents de la route a été de l'ordre de 4% en 2009. Quant au nombre de blessés, il est passé à 60.876 personnes. Les pertes matérielles, elles, sont estimées à 1,2 milliard de dollars annuellement. Ce bilan macabre enregistré en Algérie lui a valu une place dans le top mondial. Elle occupe ainsi les premiers rangs, plus précisément la cinquième place, juste derrière les Etats-Unis, l'Italie et la France. Mais surtout, elle se trouve actuellement à la tête des pays du monde arabe et du Maghreb. Questionné sur l'entrée en vigueur du nouveau code de la route annoncé pour ce mois de janvier 2010, l'invité de la rédaction de la chaîne III affirme que les préparatifs pour le lancement du nouveau code sont en phase finale. «C'est imminent», lance le commissaire divisionnaire tout en refusant de donner une date précise. Le nouveau code de la route devra être appliqué la dernière semaine de janvier en cours. A propos des préparatifs de l'entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation, il révèle que 500 cadres responsables des brigades de circulation à travers le territoire national ont reçu une formation spéciale sur ce nouveau code de la route. Pour former ces cadres, la DGSN a organisé trois regroupements régionaux. Revenant sur les nouvelles dispositions prévues dans la nouvelle Loi, notamment en matière de durcissement des sanctions, il a estimé que la répression est nécessaire pour contenir la recrudescence des accidents de la circulation. Il a toutefois rassuré les automobilistes en révélant que la DGSN a pris toutes les dispositions pour les protéger contre les abus d'autorité. Il est à signaler que le nouveau code de la route prévoit une aggravation des sanctions pour les auteurs d'accidents graves. Les législateurs ne parlent plus de contraventions au code de la route, mais de délits. Les sanctions seront plus graves pour les chauffeurs professionnels ; à l'exemple des conducteurs de poids lourds et du transport en commun. Les infractions sont répertoriées dans ce nouveau code de la route à travers quatre (4) degrés selon leur gravité avec une révision à la hausse des paliers d'amendes. Le palier d'amende le plus bas passe ainsi de 300 dinars à 2.000 dinars pour un stationnement interdit. Oublier d'attacher la ceinture de sécurité va vous coûter de 2.000 à 4.000 dinars. Même amende si vous conduisez le téléphone portable à l'oreille- avec en plus- un retrait de permis. Pour les délits, le nouveau code de la route frappe fort avec des amendes à partir de 20.000 dinars et qui grimpe à (1) million de dinars pour les délits commis par des chauffeurs professionnels.