La «déclaration de probité, un document signé, a été introduite dans les contrats de Sonatrach conclus après le 21 décembre 2009», selon de sources sûres. C'est une des nouvelles orientations décidées dans les procédures de passation de marchés, après l'affaire Sonatrach. Nos sources affirment que, hormis cette nouveauté dans le management, la compagnie nationale des hydrocarbures continue à fonctionner «normalement» et que les engagements qu'elle a pris, de même que le programme d'investissement mis en routes, «sont maintenus». Elles estiment que ce n'est pas cette affaire qui va «gripper une machine comme Sonatrach». Le groupe avait, avant que le scandale n'éclate, mis en mouvement un important programme d'investissement étalé sur quatre ans, établi à quarante-cinq milliards de dollars. C'est un planning d'investissement se rapportant au développement des capacités de production (2/3 des projets sont dans l'amont, c'est-à-dire la recherche, la production et l'exploitation, 20% dans le transport). A l'international, le groupe prévoit un investissement de 1,5 milliard de dollars dans l'objectif d'en tirer trente pour cent de ses recettes à l'horizon 2015. Le programme dont il est question, la compagnie nationale doit le réaliser seule ou en association avec des sociétés étrangères à raison de huit milliards de dollars par an. Ce plan d'investissement a été maintenu inchangé, malgré les difficultés auxquelles a donné lieu la crise financière internationale. Une crise dont a souffert et souffrent encore la majorité des compagnies pétrolières et gazières internationales. La dégringolade des prix du pétrole qui en a découlé a pesé sur les bilans des groupes pétroliers. Les recettes de Sonatrach ont baissé de moitié en 2009. La compagnie nationale des hydrocarbures maintiendra sa production autour de deux cent trente millions de tonnes équivalent pétrole. Elle aurait toutefois décidé de geler des projets en cours de maturation et qui n'ont pas encore été attribués, notamment dans la pétrochimie, et parmi lesquels on peut citer celui du complexe d'aluminium à Beni Saf, à l'étude. Sonatrach évolue depuis 2005 dans une nouvelle législation pétrolière adoptée par l'APN. Deux avis d'appel d'offres ont été lancés dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Ils n'ont cependant pas abouti à des résultats spectaculaires, l'engouement des entreprises étrangères n'ayant pas été au rendez-vous. Le premier avis d'appel d'offres s'est terminé par l'attribution de seulement quatre périmètres d'hydrocarbures, le second de trois. Un point positif toutefois dans ces appels d'offres «inauguraux» : les compagnies en compétition jouissent d'une bonne réputation et d'une assise internationale, à l'exemple de l'italienne Eni, de la russe Gazprom, de la britannique British Gaz et de l'allemande EON Rhurgha. Sonatrach est présente dans beaucoup de pays comme le Pérou, la Libye, la Mauritanie, la Tunisie…. Elle a déjà ouvert des sociétés de commercialisation de GNL en Espagne, en Grande-Bretagne et en Italie. Un événement de taille et de dimension internationale, la conférence internationale sur le GNL attendue en avril prochain à Oran, est inscrit dans l'agenda du groupe. Cette réunion se tiendra-t-elle à la date initiale ? Cette question, certains milieux se la pose, après l'affaire Sonatrach. Les chargés de cet événement affichent optimisme et réalisme, affirmant que la conférence sur le GNL sera organisée dans les délais de «rigueur» et que les préparatifs se poursuivent «normalement». Une délégation d'étrangers en visite la semaine dernière sur le site où sera tenue cette conférence se sont déclarés «satisfaits» de l'avancement des travaux. Dans cette conférence sur le GNL, ce n'est pas seulement Sonatrach qui met en jeu sa crédibilité, mais également les compagnies étrangères qui la sponsorisent. Y. S.