L'Algérie réussira t-elle à vaincre la corruption et les détournements d'argent ? Publié le : mardi 9 février 2010 | Sétif Info (synthèse) La corruption et les détournements d'argent public sont devenus une monnaie courante en Algérie. De Sonatrach à Sonelgaz, c'est aujourd'hui le cas de la Banque Algérienne de Développement Agricole (BADR), qui fait l'objet d'une nouvelle enquête financière d'après le quotidien « Le Temps d'Algérie ». Ce dernier a indiqué dans son numéro du 9 février dernier que les enquêteurs de la Cour des comptes sont en train d'enquêter au sein de cette banque depuis une dizaine de jours. Cette enquête est orientée vers la comptabilité et la gestion financière de cette banque. Les enquêteurs passent à la loupe toutes les transactions faites dans le cadre des fonds d'aide accordée aux agriculteurs par le ministère de l'Agriculture à travers cette banque. Par ailleurs, la majorité de la presse écrite continue depuis des jours à réserver leurs premières pages à l'affaire « Sonatrach ». D'après l'Expression, cette affaire communément appelée « scandale de Sonatrach » n'a pas révélé tous ses secrets. L'enquête menée par les services concernés s'annonce très complexe. La justice algérienne, instruite par les plus hautes autorités du pays, enquête désormais sur les sociétés étrangères, partenaires de Sonatrach dans plusieurs projets énergétiques. En effet, l'Expression a appris de sources judiciaires que sur cette liste figure la compagnie italienne, Saipem Contracting Algérie. Les premiers éléments de l'enquête, poursuit la même source, ont abouti au gel des actifs bancaires de la société italienne. Une note a été adressée aux institutions financières pour procéder à l'exécution immédiate de cette décision. Le quotidien arabophone « El Khabar » a indiqué dans son numéro du 8 février dernier que les enquêtes sur la gestion de la Sonatrach se sont est effet étendues à la direction de la production de Hassi Rmel et dont les marchés de la restauration, l'hôtellerie et la sécurité ainsi que d'autres services durant ces six dernières années sont passées au peigne fin par les éléments de la DRS. Ces enquêtes devraient de contrôler différents documents, d'entendre les dirigeants et de prendre connaissance des procédures sur la base desquelles les associés sont choisis, sachant que la société a eu recours aux services de nombreuses entreprises spécialisées dans la sécurité, l'hôtellerie et la restauration. Le ministre de l'énergie et des mines semble éprouver tout le mal du monde pour se dépêtrer de ce dossier. D'après « Liberté », la presse constitue, pour lui, un défouloir, faute de mieux. Le ministre l'accuse de se substituer à la justice, mais lui-même l'utilise pour tenter d'organiser sa défense. Cette relation amour-répulsion avec la presse n'est pas propre à Chakib Khelil, elle est un sport national. Tout le monde veut voir la presse parler en bien de lui. Mais Chakib Khelil n'est pas habitué à ce genre de traitement de la part de la presse, d'où ses réactions par trop maladroites. Pour Chakib Khelil, l'affaire Sonatrach ne constitue pas un scandale, mais un simple dossier entre les mains de la justice ajoute le quotien « Liberté ». Cette façon de minimiser la portée de l'affaire est, en soi, une manière de commenter, lui qui ne cesse d'inviter la presse à ne pas en faire de commentaires. Après l'affaire de Sonatrach, voilà une autre qui risque de faire couler beaucoup d'encre et de s'inscrire dans les annales de l'histoire de la justice algérienne, c'est ce que indique le quotidien « Le Temps d'Algérie » dans son numéro du 8 février dernier. D'après ce quotidien, l'affaire en question concerne dix-neuf cadres de la deuxième plus importante entreprise publique du domaine de l'énergie. Plusieurs griefs sont retenus contre ces cadres pour avoir fait plusieurs transactions douteuses depuis 2004. Les 19 responsables, dont six sont sous contrôle judiciaire, sont accusés de détournement de sommes importantes des œuvres sociales de l'entreprise. Le préjudice est estimé à plus de 10 milliards de dinars. En plus de la passation de 12 marchés selon des procédures contraires à la réglementation, plusieurs autres lacunes ont été détectées dans la gestion des œuvres sociales de Sonelgaz. Les six mis en cause placés sous contrôle judiciaire sont Face à ces scènes de « scandales » financières, le gouvernement va revoir, lors de sa réunion hebdomadaire d'hier, le cadre réglementaire régissant la lutte contre la corruption d'après le quotidien « Le Soir d'Algérie ». Sans aller dans le fond, cette source se contente de préciser qu'il vise à renforcer les mécanismes de contrôle des deniers publics et durcir les sanctions contre les corrupteurs. Ebranlé par les scandales qui éclaboussent des départements ministériels, le gouvernement tente de sévir. Après un lourd silence, l'Exécutif va briser le tabou pour parler ouvertement de ce phénomène qui gangrène, à grands coups, les institutions de l'Etat. Les travaux publics, l'énergie, les transports et la pêche sont les différents départements affectés et la liste risque de s'allonger. Devant cet état de fait, le gouvernement va serrer davantage l'étau autour de lui. En cas d'abus de fonction, l'actuelle loi promet de fortes sanctions. Pour ce qui est de la passation de contrats de la banque, cette loi stipule que « tous les intervenants à la passation d'un contrat ou avenant de la banque dans le cadre de la préparation, négociation, conclusion ou exécution, doivent respecter les textes internes la concernant ».