Entretien réalisé par N. Bekkar La Tribune : Pouvez-vous nous brosser un état des lieux de l'EN ? Salah Bouchekriou : Les résultats enregistrés et l'ambiance qui règne actuellement au niveau de la sélection, avant l'entame de la CAN au Caire, reflètent parfaitement l'état des lieux après des mois de préparation minutieuse à l'étranger et en Algérie. Une bonne ambiance avec une avance appréciable en préparation physique mais surtout une attaque performante. Bien sûr, il y a également cette troisième place décrochée au tournoi de Marrane en France qui a relevé le moral du groupe. Vous voulez dire que la CAN arrive à un bon moment pour la sélection… Certainement. Avec cette remarque qui consiste à faire en sorte de garder les pieds sur terre pour rester dans la dynamique des victoires mais surtout pour aller le plus loin possible dans cette compétition. Quand je dis le plus loin possible, c'est-à-dire se retrouver dans le dernier carré et décrocher une place au Mondial suédois. Côte d'Ivoire, Congo, Maroc… Que représentent à vos yeux ces équipes ? Je sais que le handball africain a réalisé un saut qualitatif appréciable grâce notamment à des équipes de la trempe de la Côte d'Ivoire et du Congo. Je connais nos adversaires à travers des informations recueillies çà et là, tout comme l'équipe nationale du Maroc au sein de laquelle il y a plusieurs joueurs évoluant en Europe, et qui a joué un match amical contre le MCA juniors lors d'un tournoi au Maroc. L'Algérie aura donc fort à faire, c'est pourquoi il nous faut rester vigilants et bien en jambes pour assurer un très bon résultat, c'est-à-dire marquer un nombre appréciable de buts, synonyme de qualification au prochain tour. Des tournois en Europe et puis la CAN … comment expliquez-vous ce changement de cap ? Je pense que ce choix a été bien réfléchi et à juste titre. La sélection algérienne compte plusieurs jeunes joueurs dans ses rangs. Les plonger d'entrée dans une compétition africaine peut entraîner des répercussions négatives au niveau de la suite de leur parcours, sachant qu'il faut des nerfs d'acier, donc des joueurs à l'expérience avérée, pour vivre les conditions prévalant dans les matches de la CAN. La compétition lors des tournois amicaux est beaucoup moins stressante à tous les niveaux et puis la qualité des équipes qui y prennent part est plus que respectable. Comment se présentent pour vous les matches de la CAN ? Ce sont des matches qui interviennent à un stade avancé, d'où leur importance pour la qualification aux second et dernier tours. Mes joueurs et moi-même sommes conscients de l'importance de l'enjeu qu'ils représentent. En retrouvant la CAN, les Verts seront confrontés à des équipes de moindre calibre, des adversaires largement à votre portée. Quel est votre avis ? Moi, j'ai toujours dit qu'un match de handball n'est jamais gagné d'avance, quelle que soit la valeur de l'adversaire. Et puis, il y a quand même un élément qu'il il nous faut prendre en considération : l'adversaire nous est totalement inconnu avec tous les aléas que cela implique. Il n'empêche qu'on voit mal une équipe congolaise ou ivoirienne vous barrer le chemin de la victoire... Il ne s'agit pas uniquement de l'emporter mais surtout de bien jouer et de s'appliquer tout en évitant des blessures. C'est dire si l'entreprise qui nous attend est celle d'assurer une qualification parmi les quatre meilleurs. Ces matches du premier tour devraient cependant vous maintenir dans une dynamique de victoires avant le dernier carré... Tout à fait. Nous tablons aussi à cet égard sur un succès contre les trois équipes lors du premier tour. C'est toujours bon pour le moral et pour la suite du parcours dans un climat aussi hostile lors de cette importante échéance continentale. Comment avez-vous préparé la sélection pour cette joute ? Nous préparons minutieusement tous les matches que nous livrerons selon le contexte qui se présente. Face à nos adversaires, nous tenterons de mettre en application le programme de préparation que nous avons élaboré. Comment s'est déroulée cette préparation ? Nous avons prévu et appliqué pendant plusieurs mois un programme pouvant nous permettre de sortir le match qu'il faut devant nos futurs adversaires tout en tenant compte des caractéristiques de l'adversaire et du contexte du match. Le retour quasiment tardif des internationaux a-t-il influé sur la qualité de la préparation ? Je ne le pense pas. Ces joueurs sont tous titulaires et jouent toujours ensemble. Il n'y a pas lieu de se faire du souci. Que pensez-vous de votre premier adversaire, la Côte d'Ivoire ? Une bonne formation qui force le respect. Quel dispositif préconisez-vous pour la contrecarrer ? La Côte d'Ivoire ne nous est pas inconnue. Nous savons tout de cette équipe et avons préparé le plan qu'il faut pour la battre et par là même aller au prochain tour. Vous jouerez à l'économie ? Nous ne faisons jamais ce genre de calculs. Pour nous, un seul objectif est à atteindre : la victoire. Comment la réaliser ? User de tous nos atouts, notamment offensifs, tout en demeurant vigilants en défense. Que craignez-vous le plus chez vos adversaires ? Aucune crainte. Cependant nous aimerions bien que nos adversaires évoluent comme ils le font souvent sans recourir au jeu physique et musclé ou à l'anti-jeu, sachant que, pour gagner face à une technique, il faut user de brutalité. Il y a tout de même une éthique à respecter et un jeu à honorer. Donc vous êtes confiants… Nous avons confiance, en effet, en nos moyens que nous mettrons en œuvre pour réussir. Ce sera un défi à relever mais qui demeure toutefois dans nos cordes.