Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Comme tout le monde le sait, la crise du football national a atteint, en cette fin de saison, son paroxysme. Nul ne peut nier le fait que la multitude des affaires qui ont secoué le Championnat national, et qui sont sur le bureau de la Fédération algérienne de football (FAF) ou de la Ligue nationale (LNF) reflète exactement le degré d'une faillite dont la responsabilité est partagée par toute la famille footballistique. Récemment, pour tenter de trouver les solutions idoines à cette crise, le ministère de la Jeunesse et des Sports a organisé ce qui est appelé un «brainstorming sur le football national». Beaucoup de personnalités étaient présentes, mais les principaux concernés, à savoir les présidents de clubs, se sont fait rares. Hormis quelques-uns, les habitués de pareils rendez-vous à l'image de Mourad Lahlou (NAHD) ou de Moh Cherif Hannachi (JSK), le reste a préféré ne pas se déplacer. A chacun ses raisons, dit-on. En tout cas, les participants aux différents ateliers ont émis des recommandations allant de la formation jusqu'au système de compétition. Si les suggestions des uns et des autres sont intéressantes, la question qui reste posée est de savoir s'il y aura application ou non. Toute la problématique est là. De pareilles rencontres ont été organisées déjà par le passé sans qu'elles soient suivies d'effet. C'est pour cela que plus d'un, à ladite rencontre, ont été sceptiques. Aujourd'hui, le débat est en train d'être faussé. Au lieu de remédier sérieusement aux profonds maux du football national, certains –en premier lieu les responsables des instances footballistiques– tentent de focaliser l'attention sur le système de compétition. Il y avait eu l'idée d'un championnat à blanc qui, apparemment, n'est plus à l'ordre du jour. La crise du football national se résume-t-elle à son système de compétition ? Est-ce là une action urgente qu'il faut entreprendre pour améliorer un tant soit peu le niveau de notre championnat et le comportement du personnel qui l'anime ? La réponse serait forcément non. Changer le système de compétition –on parle d'une division une à un groupe de 20 clubs ou de deux groupes de 12 clubs chacun– ne règlera rien aux différents crises que vit le sport roi en Algérie. S'il est perçu comme une solution, il ne l'est que pour les problèmes de cette fin de saison concernant surtout la relégation de certains clubs et les manifestations qui ont suivi. D'ailleurs, il faut dire qu'une telle option compliquerait certainement davantage une situation déjà chaotique. Si les supporters oranais ont violemment manifesté après le relégation historique de leur club, le MCO, en division deux, c'est parce qu'il y a eu déjà un précédent. La saison dernière, l'A Bou Saada avait rétrogradé en interrégions après avoir perdu un match sur tapis vert au profit de l'USM Bel Abbès. Des émeutes se sont déclenchées dans la ville. Finalement, la fédération avait décidé de laisser les deux clubs en division deux. Pour dire que «si tu casses tu auras gain de cause». C'est cela que provoquerait certainement un changement du système de compétition qui sauverait le MCO, le WAT et l'OMR de la relégation. Pourquoi d'autres clubs n'ont-ils pas eu cette même faveur la saison dernière par exemple ? L'instauration d'une telle logique dans le Championnat national multiplierait forcément les actes de violence. Le verdict du terrain doit primer. Et s'il y a des comportements antisportifs, telle la corruption ou autre, tous les acteurs footballistiques en s'ont conscients dès l'entame de la saison. Dans tout championnat, il y a des clubs qui accèdent et d'autres qui rétrogradent. Même les plus grands clubs de cette planète ont goûté aux affres de la relégation. Les supporters déçus d'un tel verdict n'ont qu'à s'en prendre aux dirigeants de leur club qui ont mal géré la saison. En dernier lieu, il faut dire qu'il y a d'autres inconvénients «pratiques» à tout changement du système de compétition, notamment, pour ce qui est des deux alternatives évoquées ici et là. Un championnat de division une de deux groupes posera un problème de «régionalisme». En plus, les clubs seront amenés à disputer moins de matches, à être, donc, moins compétitifs. Pour ce qui est d'un championnat à un groupe de 20 clubs, la difficulté réside dans la programmation. La Ligue nationale trouve des difficultés à boucler un exercice à 30 matchs, comment fera-t-elle quand il y aura huit matches supplémentaires ? En tout cas, lors du «brainstorming», les participants à l'atelier concernant le système de compétition avaient recommandé de laisser la division une à 16 clubs. C'est le meilleur choix pour l'instant…