Le cholestérol est responsable de 25% des décès chez les cardiaques, c'est ce qu'a révélé le professeur Kheireddine Merad Boudia, chef du service cardiologie au centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha Pacha, lors d'un séminaire organisé par les laboratoires Pfizer, à l'hôtel Sheraton, la semaine dernière. Selon le Pr Merad, l'hypercholestérolémie (élévation de la quantité de cholestérol dans le sang) est la maladie du siècle car elle provoque l'obstruction des artères et des veines coronaires et l'artériosclérose et conduit donc au décès. En plus des cardiopathies, l'hypercholestérolémie cause des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et touche les membres inférieurs, ce qui nécessite, dans la majorité des cas, une chirurgie et l'amputation des membres touchés. La situation se complique davantage lorsque le patient présente plusieurs maladies à la fois, comme l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité et le tabagisme, a indiqué le Pr Merad lors de ce colloque, qui a réuni plus de 500 participants de diverses spécialités médicales. Pour freiner l'évolution de cette pathologie, «la prévention reste le remède miracle car elle permet de faire face à l'hypercholestérolémie avant qu'elle ne s'installe et ne provoque des dégâts irréversibles», a estimé ce spécialiste. De son côté, le professeur Abdelkrim Berrah, chef du service de médecine interne au CHU Lamine-Debaghine (ex-Maillot), a souligné que les diabétiques souffraient davantage d'hypercholestérolémie. Il dira que le meilleur moyen de lutter contre cette affection chez les diabétiques reste un régime alimentaire équilibré afin d'éviter l'obstruction des artères coronaires et l'artériosclérose. Il expliquera qu'en baissant le taux de cholestérol, on pouvait réduire le taux des décès de 30%, précisant qu'un diabétique sur deux souffrait d'hypercholestérolémie. Pour sa part, le Pr Michel Krempf du CHU de Nantes (France) a tenu à mettre en exergue la nécessité de ramener le taux de cholestérol à 0,70 g/l comme préconisé dans les pays anglo-saxons. Par ailleurs, les intervenants ont mis l'accent sur l'intérêt des médicaments dits «statines», apparus au début des années 1990, qui ont prouvé leur efficacité dans la réduction du taux de cholestérol dans le sang et donc du nombre de décès.