Photo : Riad De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Le nouveau code de la route entré en vigueur depuis le début du mois en cours, avec un arsenal répressif sévèrement renforcé, est largement critiqué dans la wilaya de Tlemcen. Le sujet est d'une grande actualité, et les chauffeurs n'abordent que le volet contraventions, fixées entre 2 000 et 4 000 DA notamment pour défaut de port de la ceinture de sécurité, usage du téléphone portable, lampe grillée. Les chauffeurs, qui sont obligés de se doter d'une boîte de pharmacie, d'un gilet et du triangle de signalisation de danger, et dont certains se sont vu infliger une contravention, n'arrivent pas à digérer ce nouveau code. «Regardez, 2 000 dinars pour une lampe grillée ! C'est trop», dira un chauffeur de taxi, qui déclare penser déjà à changer d'activité. Un autre, en revanche, s'interroge : «Et qu'en est-il des routes dégradées qui sont à l'origine de nombreux dégâts ?» Cependant, le retrait du permis de conduire reste la mesure la plus redoutée, car elle provoque un arrêt de travail pour les chauffeurs de taxi ainsi que pour les transporteurs et de gros désagréments pour les autres automobilistes. Sur ce point, bon nombre de chauffeurs ne cachent pas leur colère, alors que l'éventualité d'un emprisonnement les laisse perplexes. Ainsi, avec l'application du nouveau code de la route, les piétons doivent, eux aussi, faire attention, surtout lorsqu'ils traversent. A ce sujet, les citoyens n'ont pas manqué de se demander comment on a pensé à cette amende alors que le terrain est une preuve tangible de l'impossibilité d'appliquer ce code quand les passages pour piétons sont introuvables et qu'on voit les trottoirs squattés par les commerçants et les vendeurs à la sauvette. L'amende destinée aux piétons est en effet passée de 200 à 2 000 DA, ce que personne n'est prêt à admettre, même si on parle de mesure «pédagogique» qui a pour objectif d'éradiquer les comportements inciviques des citoyens. «Cette pénalité devrait, certes, développer chez le piéton le sens du civisme pour éviter davantage d'accidents, mais il est nécessaire de libérer d'abord les trottoirs, ce qui est loin d'être le cas à travers toute la wilaya», estiment des citoyens. Toutefois, même s'il est vertement critiqué, le nouveau code de la route est perçu comme un moyen d'éradiquer les comportements dangereux des conducteurs, ce qui est son objectif majeur. Motivé par la mise en place d'un système dissuasif intense et moderne de contrôle routier destiné à réduire les infractions aux règles de conduite, ce nouveau code est, en effet, favorablement accueilli par nombre de citoyens. «Il le fallait, car quotidiennement des familles sont endeuillées. Ce code est bénéfique pour toute la population», diront-ils.