La Tunisie et l'Algérie, qualifiées pour le Mondial 2011 de Stockholm, ont donné un aperçu de leur talent. Pour la première fois, le Championnat d'Afrique des nations est sorti de sa routine habituelle. Tunisiens et Algériens, qui se donnaient la réplique et se disputaient le leadership de leur groupe, ont gratifié les personnes qui ont daigné se déplacer d'un spectacle de haute qualité. Le sept national a réussi un grand coup contre la Tunisie, qui a égalisé à quelques secondes de la fin des débats grâce au coup de génie de Sobhi Saïed. Quant à l'Algérie, elle n'a jamais baissé les bras et a cru en ses chances jusqu'au bout. Elle a frôlé l'exploit contre la Tunisie et l'Egypte n'était l'arbitrage vicieux des paires macédoniennes et roumaines, et personne n'aurait eu à redire si elle avait remporté ce Championnat d'Afrique des nations qui lui était promis. Le derby du Maghreb s'est finalement achevé sur une parité, et ce n'est que justice. Chaque équipe a eu sa période de domination et chaque entraîneur a caché ses cartes pour les sortir au bon oment. Tunisie-Algérie et Algérie-Egypte ont été dignes d'un match de Championnat du monde. Intensité, renversements de situation, tenue défensive impeccable de part et d'autre ont donné du charme à ce duel. C'est l'Algérie qui annonce la couleur pour mener au score et mettre la défense tunisienne à contribution. L'équipe d'Alain Portes souffrait derrière et accumulait les erreurs en phase offensive. N'eut été la présence de Marouane Megaïez en état de grâce hier, le sept national serait passé à côté de la plaque. Les Tunisiens n'ont trouvé le chemin des filets qu'à la 20' par Touati après un énorme ratage. Puis, ce fut au tour des Algériens de connaître un passage à vide qui allait profiter à leurs adversaires. Les Tunisiens remontent la pente, égalisant et prennent enfin l'avantage (6-5). Cette domination allait se poursuivre jusqu'à la fin de la période initiale (11-7). On pensait alors que les camarades de Heykel Megannem allaient mettre en exergue leur suprématie. C'était finalement mal connaître les Algériens qui n'avaient pas dit leur dernier mot. Alain Portes a trouvé en Sobhi Saïed le sauveur du sept national. Quant à Salah Bouchekriou, il a injecté le jeune Berkous, un joueur de talent qui a manqué de peu d'offrir la victoire à son pays. Ce match nul est équitable en fin de compte entre deux équipes qui ont donné une belle leçon de handball. Les joueurs égyptiens, qui assistaient aux débats, étaient avertis et savaient à quoi s'attendre en demi-finale. Une salle pleine à craquer, des arbitres soudoyés et le tour est joué. Lors de ce match, les Algériens ont entamé le match, déterminés à gagner pour prouver aux Egyptiens qu'ils sont les plus forts. Les Verts ont également joué avec les tripes pour montrer au monde entier qu'ils sont les meilleurs sur le terrain. Dommage, les arbitres ont faussé la rencontre par leur partialité. D'ailleurs, le coach national n'a pas manqué de signaler cet impair d'un arbitre venu de Roumanie pour achever tristement une rencontre qui aurait certainement pu connaître un autre sort. L'ancien entraîneur de l'équipe nationale, Aziz Derouaz, a déclaré que «le sept algérien, en dépit de quelques erreurs, a réalisé un match parfait et, n'eut été la partialité flagrante de la paire d'arbitres roumaine, il aurait largement pu se qualifier pour la finale». Et à Derouaz d'ajouter : «Au vu de cet arbitrage, la Fédération internationale de handball devrait réagir et sévir car on ne peut accepter que de telles choses se produisent.» «De toutes les manières, les Verts n'ont rien perdu, et je suis fier du niveau de leur prestation, espérant que ce qui s'est passé hier avec les Algériens ne se renouvellera pas», a-t-il poursuivi. De son côté, Jackson Richardson, ex-capitaine de l'équipe de France, a loué les mérites de l'équipe algérienne : «L'Algérie a fait une belle demi-finale. Elle a fait l'essentiel durant 55 minutes. La mauvaise gestion durant les cinq dernières minutes, ajoutée aux erreurs commises par les arbitres roumains, a redonné confiance aux Egyptiens qui, avec le soutien d'un tel public, a pu faire la différence. Les Algériens ont, durant cette période décisive, confondu vitesse et précipitation. C'est des erreurs d'expérience qu'il faut savoir éviter. Les Verts m'ont fasciné, mais l'arbitrage laissait à désirer», a-t-il affirmé souligné que la sélection algérienne méritait la qualification pour le Mondial, n'était l'arbitrage et quelques erreurs de concentration. «Ils ont joué de toute leur âme, ce qui m'a subjugué, surtout en défense et j'estime qu'il est difficile pour n'importe quelle équipe de briser la défense des Algériens», a conclu Richardson. Il est vrai aussi que l'objectif, au départ, pour cette équipe nationale était de se classer parmi les trois premières nations afin de se qualifier pour le Mondial. Elle a réussi sa mission en battant la formation de la RD Congo pour la troisième place qualificative au Mondial qu'ils ont amplement méritée. Merci les jeunes, vous nous avez dignement représentés. Mais c'est le Maghreb qui est sorti grand vainqueur. A. H. H.