Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a souligné, hier au palais des Nations (Alger), la nécessité d'œuvrer au perfectionnement du Conseil des droits de l'Homme (CDH) relevant de l'Organisation des Nations unies et de renforcer ses moyens, en dégageant des fonds qui seront placés sous l'autorité du Conseil onusien des droits de l'Homme afin d'assurer une assistance technique aux pays qui la demandent. Dans son allocution d'ouverture d'une réunion informelle sur la révision des méthodes de travail et du fonctionnement du Conseil des droits de l'Homme, en présence d'un nombre important d'ambassadeurs, de représentants permanents de leurs pays au sein de ce conseil à Genève, M. Medelci a également plaidé pour le renforcement du rôle du président du CDH et de son bureau et de celui du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme, ainsi que pour la «promotion de l'indépendance et de l'objectivité des mécanismes spéciaux du conseil». «Je vous engage à renforcer les moyens de faire prévaloir la compréhension mutuelle et de dégager des fonds placés sous son autorité pour permettre au conseil d'apporter une assistance technique aux nombreux pays qui la demandent», a-t-il ajouté. Abordant la réunion informelle d'Alger, troisième du genre après celle tenue au Mexique et en Grande-Bretagne, le ministre a relevé qu'elle «se tient sous le signe d'un partenariat ouvert, multiforme, convivial et fécond, au service exclusif des droits de l'Homme». Elle est destinée à faire le bilan des réalisations et contraintes rencontrées depuis la création du CDH de l'ONU en 2006. Une évaluation censée déboucher sur des propositions de réformes, qui seraient discutées officiellement l'année prochaine au sein même du conseil. M. Medelci a estimé que le Conseil des droits de l'Homme a pris un «bon départ», notant que «l'Algérie a eu le privilège d'avoir bénéficié, après l'évaluation par les pairs de l'Union africaine, d'une des premières évaluations du Conseil, dans le cycle de l'évaluation périodique universelle». Il a ajouté : «Nous avons souscrit à la plupart de ses recommandations et nous ferons un rapport sur leur mise en œuvre au conseil en temps utile.» M. Medelci a souligné que les droits de l'Homme ne sont l'apanage d'aucune région du monde ou d'une quelconque culture ou civilisation génératrice «exclusive» de démocratie et de droits de l'Homme. «Ils [droits de l'Homme] ne sauraient être des concepts forgés par un centre émetteur exclusif et universel pour être imposés à une périphérie, simple et passive consommatrice de valeurs et normes qui puisent, pourtant, leur force et leur pertinence dans la diversité de nos civilisations», a-t-il encore affirmé. Le ministre des Affaires étrangères, qui a ensuite souligné l'utilisation des droits de l'Homme à des fins politiques, a mis en avant la politique des deux poids, deux mesures pour appeler à la lutte contre l'instrumentalisation des droits de l'Homme. Pour Mourad Medelci, l'évocation de «l'utilisation de droits de l'Homme à des fins politiques relève de l'esprit désuet de la guerre froide» ; aussi, il appartient à tous les pays d'unir leurs efforts contre la politisation des droits de l'Homme, et contre leur instrumentalisation dans le cadre d'un conflit idéologique», a-t-il poursuivi. A. R.