Photo: S. Zoheir De notre correspondant à Sidi Bel Abbès Mohamed Medjahdi Khalida Toumi, ministre de la Culture, a, lors de sa visite dans la wilaya de Sidi Bel Abbès jeudi dernier, pris connaissance de l'état du secteur dans cette wilaya qui ambitionne de devenir une ville culturelle. Elle a donné le coup le coup d'envoi de la quatrième édition du Festival international de la danse populaire depuis le théâtre de Verdure, et n'a pas caché sa satisfaction devant le succès constaté. En effet, des milliers de visiteurs du monde entier sont attirés par ce grand événement culturel. Polonais, Français, Espagnols, Egyptiens, Syriens, etc. et des troupes locales de différentes régions ont participé à cette édition placée sous le haut patronage du président de la République. Les festivités se déroulent dans toute la ville, principalement au niveau du théâtre de Verdure et au stade Amirouche. Sidi Bel Abbès est méconnaissable durant cette manifestation internationale, et vit actuellement dans la fièvre de la danse populaire. La terre tremble par cet art qui attire de nombreux curieux de différentes contrées du pays. Le but n'est autre que le métissage culturel et musical, et propose une excellente sélection d'artistes venus du monde entier pour mêler danse et musique. C'est aussi l'occasion pour les groupes algériens de faire leur apparition devant un large public. Les troupes ont donné le meilleur d'elles-mêmes, ce qui a mis l'ambiance au diapason dans toute la place du théâtre de Verdure. Nuits chaudes mais la «fraîcheur et l'ambiance» du festival offrent au P'tit Paris d'antan un cachet particulier avec un air apaisant, et une atmosphère parfumée. Toute la ville vit au rythme du festival. Fidèles à ce rendez-vous, en sa quatrième édition, les promeneurs déambulent dans les rues, zappant d'un style musical à un autre. On oublie bien vite le temps un peu frisquet et incertain pour profiter de la chaleur de cette manifestation. Festival de plein air qui fait la part belle au spectacle avec ses danses entraînant les présents dans un tourbillon festif. On vient pour les spectacles, bien sûr, mais aussi pour l'ambiance. Par ces belles soirées d'été, où l'on aime se laisser aller à déambuler, à vagabonder dans cette belle ville de Sidi Bel Abbès, qui a su comment se «maquiller» en recevant à bras ouverts les visiteurs, à profiter de ce souffle de liberté durant toute la durée de ce festival de danses et également la semaine culturelle d'Adrar, des expositions, etc. Cette magnifique ville accueille une sélection d'artistes prestigieux, talentueux, de différents pays, et revêt son habit de lumière, et reçoit également des spectateurs. Au cours de son séjour, la ministre a visité plusieurs infrastructures, notamment la bibliothèque de Sidi Lahcene qu'elle a inaugurée. D'une capacité de 100 places, elle est dotée de 4 800 ouvrages et, prochainement, sera renforcée pour contenir 8 000 titres. A l'annexe de la Bibliothèque nationale, dont le taux d'avancement des travaux est de 80 pour cent, alors que le volume d'investissement atteint 174 millions de dinars, la ministre a déclaré qu'elle accordera toutes les facilités pour sa réception dans les meilleurs délais, et a insisté sur un équipement adéquat. A la cinémathèque, elle a révélé que la wilaya peut être fière de ses réalisations. La cinémathèque, note-t-on, a consommé plus de 5 414 9651 de dinars. Cette réalisation prouve que le cinéma n'évolue pas tout seul, mais en synergie avec l'ensemble des acteurs. La relance du cinéma est devenue un enjeu politique et culturel, à l'heure où Internet est devenu un vecteur de diffusion de films. Ainsi, le mythe du cinéma a refait surface dans la région de Sidi Bel Abbès, et il permettra aux populations de renouer avec ce monde culturel, qui a failli disparaître, n'était cette politique d'émergence, et la volonté des responsables, qui ont pris la ferme décision de relancer ces salles, surtout si l'on sait que le cinéma joue un rôle très important dans la promotion de la diversité culturelle. Poursuivant sa tournée, la ministre a inauguré l'annexe de l'école des beaux-arts située dans la localité de Sidi Djillali, ainsi que l'inauguration d'un institut de musique. Khalida Toumi a également inauguré le nouveau siège de la maison de la culture. Le festival, note-t-on, est marqué par la participation de 16 pays, dont cinq pays arabes. Il s'agit de l'Egypte, du Maroc, de la Syrie, etc., ainsi que de pays européens, comme la France, l'Espagne, la Grèce, la Pologne. Lors de ce festival international, des tables rondes sur la danse populaire réuniront les spécialistes pour débattre un certain nombre d'idées fondamentales sur la danse ancienne et la danse traditionnelle. On ne manquera pas également d'expliquer que la danse est le produit de toute une histoire possédant une genèse, une évolution et sa raison d'être, lesquelles ne peuvent s'apercevoir en dehors de l'observation d'une société donnée. Durant toute une semaine et jusqu'à mercredi prochain, les spectateurs auront l'occasion de déguster cet art, et cette suite de mouvements du corps exécutés en rythme, selon une certaine ordonnance et généralement accompagnés d'une musique. D'après un artiste rencontré jeudi dernier, les danses se fondent soit sur un ensemble défini de mouvements dénués de signification en eux-mêmes, comme souvent dans le ballet ou les danses folkloriques européennes, soit sur une gestuelle symbolique, sorte de mime ou de pantomime, comme dans la plupart des danses asiatiques. Notre interlocuteur a expliqué que chaque peuple danse pour des motifs distincts et de façon différente, très révélatrice de son mode de vie. Ce qui explique que la danse peut être un art, un rituel ou un divertissement. Sa fonction diffère totalement du rôle utilitaire qui est celui des gestes exécutés dans le cadre d'une activité professionnelle ou sportive : elle exprime des idées et des émotions ou raconte toute une histoire. Cependant, il est à noter qu'il est impossible selon certains de définir la date depuis laquelle l'être humain a commencé à danser ! Mais compte tenu du caractère spontané du mouvement expressif, de l'universalité de la danse et de ses liens intimes avec les autres aspects de toute culture, il est probable que son développement a suivi l'évolution de l'espèce humaine. Lors de ce festival, les spécialistes ne rateront pas l'occasion de donner plus de détails sur cette culture et surtout le langage des danses.