De nombreux citoyens ne demandent qu'à finir le reste de leur vie dans leur ville natale, une ville qui garde encore leur passé et les signes qui peuvent témoigner des générations qui les ont précédées. Aujourd'hui, la population ne peut plus prendre place dans l'ex-jardin situé en face de la mosquée El Khadraa depuis qu'une barrière a été installée pour le fermer aux habitants de la ville et ce, pour l'unique raison qu'on vient de lui donner un peu d'esthétique pour servir dans les festivités historiques, d'autant que ce jardin compte une placette portant la liste des chouhada de cette région. La décision en elle-même représente une atteinte aux droits des habitants de profiter de cet espace de rencontre et de repos situé en plein centre-ville. Les personnes âgées, et en particulier les retraités qui ont pris l'habitude de passer quelque temps en cet endroit, n'arrivent pas à découvrir un autre espace à leurs moments de décontraction et de loisirs. C'est vrai qu'il y a eu un changement : c'est plus beau qu'avant ! Mais ce changement et ce nouvel arrangement n'ont-ils pas été faits pour servir la population ? «On n'arrive plus à comprendre ce qui se passe : tout a changé dans le mauvais sens», a dit un retraité qui voit qu'il n'a désormais plus de place pour passer quelques bons moments et se rappeler le bon vieux temps. Par ailleurs, les dernières déclarations du ministre de l'Agriculture visant le développement des cultures maraîchères dans les périphéries des villes semblent loin d'être appliquées depuis qu'on projette l'extension de la ville de Aïn Defla sur des terres agricoles. Selon des spécialistes, ce n'est pas une obligation de procéder à l'extension de chaque ville car cette dernière peut garder sa forme et son tissu urbain. Elle doit conserver également son espace préurbain intact. Dans cette ville, les services concernés comptent réaliser un nouvel hôpital sur un terrain situé dans la partie dite «El Khadra». Comme son nom l'indique, c'est une zone verte, une zone agricole qui verra à son tour l'avancée du béton sous prétexte qu'elle est intégrée dans le périmètre urbain à cause d'un argument que «personne» –surtout les paysans- ne pourra croire, lequel argument s'appuie sur le faible rendement de cette terre. Cette justification n'est malheureusement plus d'actualité depuis que de nouvelles techniques sont utilisées pour rendre ces terres plus fertiles. La violation de ces terres agricoles -l'avancée du béton- se poursuit dans de nombreuses wilayas du pays, même à la périphérie de la capitale où se dressent les terres les plus fertiles au niveau de la grande Mitidja.