Le Front national algérien (FNA) semble résolument engagé sur le chemin de la présidentielle de 2009. Pour ce parti ayant désigné son candidat en la personne de son président Moussa Touati, qui a été également plébiscité à son poste, les préparatifs passent d'abord par la restructuration de la base militante. Ce qu'a affirmé jeudi dernier M. Touati en estimant qu'«il est temps de mettre en pratique les recommandations du congrès du parti en procédant à [sa] restructuration». S'adressant aux militants de sa formation politique regroupés dans une rencontre régionale à Tlemcen, Moussa Touati a, en outre, souligné la nécessité de l'«ouvrir aux citoyens pour avoir une assise populaire solide qui nous donnera plus de force lors des prochaines échéances électorales». Réitérant les principes de base de son parti, il indiquera que «le FNA n'est pas un parti élitiste, ni régionaliste, ni un parti qui fait de l'opposition pour l'opposition». Le FNA, a-t-il affirmé, est un parti qui «a ses principes et ses valeurs, et croit fermement en la volonté populaire et en la démocratie». Mais il est temps pour lui «de se réorganiser, de se restructurer et de s'ouvrir à toutes les personnes intègres qui veulent construire le pays», a-t-il ajouté. A la veille de son université d'été, cette volonté de s'engager dans la restructuration du parti a pour origine les élections législatives passées qui ont propulsé le FNA au rang de troisième force politique du pays, de quoi ravir la vedette à des partis comme le MSP, et battre en brèche d'une fort belle manière toute allégation de confusion de sigle dont il aurait bénéficié, comme il en a été affublé par le passé. Par la grâce d'une stratégie d'ouverture tous azimuts, qui l'a vu aligner dans la course électorale des compétences issues des autres partis, le parti de Touati, il est vrai, a confirmé son ascension en améliorant son score, mais aussi s'est attiré des ennuis. Le tableau idyllique qui s'offrait au monde extérieur était d'apparence seulement, car le revers de la médaille n'avait pas tardé à se faire jour. Les cadres et militants d'horizons divers allaient introduire de nouvelles sensibilités, au point d'affecter l'homogénéité et la cohésion du parti. Ainsi, au moment où Moussa Touati, affichait nettement ses ambitions présidentielles, et tergiversait au sujet de la révision constitutionnelle, un courant d'«exclus» du conseil national, en dissidence ouverte, a émergé des entrailles du FNA. Dans leur quête de «redressement» de la ligne politique, les réfractaires exigent pas moins qu'une position de soutien à un troisième mandat du président de la République, et à la probable révision de la loi fondamentale. Loin de constituer la majorité au sein des instances du parti, les «redresseurs» du FNA, bien que n'étant pas à même de créer une situation analogue à celle d'autres partis comme le FLN ou El Islah, tant bien que mal continuent à faire l'effet de «trouble-fêtes». M. Touati, quant à lui, persévère dans sa ligne contre vents et marées, tout en modulant ses positions au gré des questions de l'heure. Il s'en tient toujours aux éléments qui ont fait recette chez lui, en se réclamant de la famille révolutionnaire, tout en ratissant large auprès des couches défavorisées : les «zawalias, mahgourines», même si ce parti accuse un déficit en matière d'adhésion de la gent féminine qui représente seulement 10% de ses adhérents. Ainsi, le FNA s'oppose à l'UPM, la vente de terres, et au bradage des entreprises publiques. A. R.