Les militants et les sympathisants sont directement mis dans l'ambiance du discours de Moussa Touati qui a attaqué de front la gouvernance actuelle. Le président du Front national algérien (FNA) n'y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer, avant-hier à Oran, la “mainmise” sur les ressources du pays et les “concussionnaires de tout bord” qui dilapident les “richesses de la nation au profit d'une minorité”. Les militants et les sympathisants sont directement mis dans l'ambiance du discours de Moussa Touati qui a attaqué de front la gouvernance actuelle. “Nous le déclarons haut et fort : nous sommes un parti d'opposition et comptons le rester aussi longtemps que nous le désirons”, a-t-il affirmé. Il a condamné avec véhémence “tous les gouvernants qui se sont succédé à la tête du pays”. Il soulignera avec hargne “l'aventurisme” politique des “dirigeants actuels qui nous mène vers un libéralisme débridé.” Revendiquant la restitution de la souveraineté nationale au seul bénéfice du peuple algérien, Moussa Touati ne manquera pas de fustiger l'esprit de lucre de certains élus du parti “gagnés par l'argent”. L'allusion n'est pas passée inaperçue : il s'agit de la récente exclusion de certains membres du bureau de wilaya du FNA. “Nous n'accepterons jamais le marchandage pécuniaire des voix qui doivent découler d'une pratique politique saine et transparente”, dira-t-il. Un autre clin d'œil à l'adresse des membres du bureau national du FNA présents en force à la tribune de la salle El-Feth. “Tous ceux qui se rendent coupables d'une telle chose seront exclus des rangs de notre parti.” Emporté par les vivats et les youyous, Moussa Touati martèle que “nous n'achetons ni ne vendons nos voix. Le FNA est et restera le parti des zawalias (démunis) et des fhoula (braves)”. Plusieurs fois entrecoupé par les rythmes effrénés des tambours, Moussa Touati peste contre les “assemblées préfabriquées et les élus aux ordres”. Il annoncera que son parti fait désormais obligation à ses militants de justifier d'une adhésion de deux ans pour briguer un poste éligible. Le renouvellement des structures des bureaux de wilaya du FNA est aussi mis à jour par Moussa Touati qui a toutefois estimé que trois mois sont nécessaires pour finaliser cette opération. Ainsi, les militants du FNA doivent s'assujettir à cette exigence pour prétendre se présenter aux prochaines échéances électorales de 2012. Deux ailes s'affrontent à Oran C'est le branle-bas de combat entre les dissidents du bureau de wilaya d'Oran du Front national algérien et son président. Une véritable passe d'armes qui risque d'être préjudiciable à la formation politique de Moussa Touati. Le pavé jeté dans la mare par les membres opposants est révélateur des luttes intestines qui semblent miner les instances du parti. Parallèlement au meeting qu'animait, jeudi, à Oran, Moussa Touati, les réfractaires à la ligne Touati tenaient une réunion au siège même du FNA à Delmonte. Mohamed Zerrouki et Tayeb Abbou, les deux membres exclus du FNA, mènent la fronde oranaise en accord avec 31 élus représentant 26 communes de la wilaya. Cinq membres du conseil national du FNA prennent également part au mouvement contestataire. Les choses vont très vite puisque les réfractaires ont décidé de tenir une assemblée générale élective à la date du 6 mars prochain. Cette opération vise à désigner un nouveau bureau de wilaya en lieu et place de l'actuel directoire dont les prérogatives ont été dévolues par Moussa Touati. C'est en sa qualité de député du FNA représentant la wilaya d'Oran que Tayeb Abbou avait récemment demandé une “enquête nationale circonstanciée sur la gestion du parti.” Une attitude jugée irresponsable puisque le président du FNA a menacé de recourir aux tribunaux si Tayeb Abbou ne restitue pas les documents et les cachets du parti. Pour ajouter au marasme, Moussa Touati a adressé une notification d'exclusion à l'encontre de Zerrouki Mohamed, désormais ex-membre du conseil national du même parti. Cette décision serait motivée par des appréciations locales qui ne sont pas du goût du président du FNA. Quoi qu'il en soit, la direction du FNA n'a pas perdu de temps compte tenu de la désignation d'un directoire nommé par Moussa Touati. Ces derniers n'ont pas tardé à annoncer les nouvelles lignes de conduite concernant la restructuration et la nouvelle politique qui seront adoptées par le nouveau bureau de wilaya du Front national algérien.