Photo : Riad Par Amar Rafa Le président du Front national algérien (FNA), M. Moussa Touati, a de nouveau appelé ses militants à la restructuration «organisationnelle et administrative» du parti, conformément aux résolutions du dernier congrès du parti. Poursuivant sa série de sorties, Moussa Touati, a, lors d'une conférence régionale ayant regroupé les militants issus de 16 wilayas de l'Est, précisé que l'atteinte de cet objectif permettra au parti de «développer un militantisme permanent et un rapprochement continu avec les larges couches de la société». A vrai dire, la restructuration est capitale, à long terme, pour l'avenir du parti et, à moyen terme, une année avant son déroulement, pour l'élection présidentielle de 2009. Une échéance pour laquelle cette formation a désigné son propre candidat en la personne de son président Moussa Touati. Or, le FNA, qui joue désormais dans la cour des grands, a intérêt à confirmer la courbe ascendante l'ayant propulsé au rang de troisième force politique du pays. Pour le FNA, restructurer ses rangs est aussi le moyen par lequel il escompte assurer la cohésion des cadres et militants autour des mêmes objectifs, sachant qu'il a bénéficié d'un apport en cadres issus d'autres partis dont les positions sont parfois contradictoires au sujet des questions d'actualité. D'où son ambition, réitérée par M. Touati, de mettre au point un profil type propre au FNA du militant qui se reconnaît dans les idées et la ligne politique du parti, en guise de remède aux dissonances internes ayant éclaté au grand jour ces derniers mois. En ce sens que la formation de M. Touati, qui se décline sous la forme d'un front, avait du mal à trouver un terrain d'entente entre les différents points de vue au sujet de la révision constitutionnelle. C'est ainsi que l'on a vu le parti opérer un revirement spectaculaire, du refus catégorique à l'acceptation de l'idée d'une révision complète de la Constitution. Cette position fluctuante n'a pas fait perdre au président du FNA son sens critique, puisqu'il axera son discours à la lisière du populisme sur le malaise social et les conditions de vie difficiles des couches défavorisées au sein desquelles il ratisse large. Aussi, la vision développée autour des questions économiques s'inscrit dans la logique de l'opposition à la privatisation des entreprises publiques et «des grandes surfaces commerciales, à la loi domaniale ouvrant l'accès des étrangers à l'achat des terres agricoles publiques et aux avantages octroyés aux firmes multinationales». M. Touati a, en outre, appelé à «la refondation de l'Etat algérien» pour lui donner «une portée nationale dans le but de construire un pays prospère dans la communion entre tous les Algériens sans exception». «La culture de l'amour du pays est tributaire de la lutte contre la marginalisation, l'injustice et la gabegie», a dit M. Touati avant d'appeler ses militants et élus à «se rapprocher davantage des citoyens et [à] partager avec eux leurs préoccupations sociales».