La Fédération internationale de football association (FIFA) a balayé hier les derniers doutes concernant l'état de préparation de l'Afrique du Sud, à 100 jours du coup d'envoi de la Coupe du monde 2010. «Il n'y a aucun doute [...] dans le monde du football sur le fait que tout est à l'heure», a déclaré le président de la FIFA, Sepp Blatter, lors d'une conférence de presse dans le nouveau stade Moses Mabhida à Durban (sud-est) «A la FIFA, ce qui nous énerve de temps en temps, c'est que l'on mette en doute» la capacité de l'Afrique du Sud à assurer ce Mondial, a-t-il poursuivi. «Pourquoi avoir toujours ces doutes ? Maintenant, allons-y, organisons ce Mondial et on verra pour les questions à la fin juillet !» La première Coupe du monde sur le continent africain s'ouvrira le 11 juin à 16h00 (14h00 GMT) à Johannesburg avec le match Afrique du Sud-Mexique et se terminera le 11 juillet par la finale qui sera jouée dans la même ville à Soccer City. Soulignant que l'Afrique a beaucoup donné au monde du football, Sepp Blatter s'est dit «très fier et très heureux que cette histoire d'amour se concrétise enfin par une fête de mariage». Il a toutefois reconnu que la FIFA avait quelquefois dû faire preuve de «patience» envers le pays-hôte. «Parfois, il a fallu mettre la pression», a-t-il dit, tout en assurant ne jamais avoir perdu «confiance». Depuis l'attribution du Mondial il y a près de 6 ans, l'Afrique du Sud a dépensé 33 milliards de rands (3,2 milliards d'euros) pour se préparer à accueillir cet événement. Cinq nouveaux stades ont été construits et cinq autres rénovés. La FIFA, qui vient de réaliser une tournée d'inspection de ces équipements, s'est dit satisfaite des travaux. «Nous sommes à l'heure, a commenté son secrétaire général Jérôme Valcke, c'est le principal message qui ressort de ce tour d'inspection.» Huit des dix stades sont complètement terminés et ont déjà accueilli des matches. Le stade Soccer City doit encore travailler ses abords (parkings, voies d'accès...). Celui de Nelspruit (est) connaît des problèmes de pelouse, mais la FIFA assure qu'ils seront gérés à temps. «Les travaux sur le réseau routier sont presque finis», a ajouté le vice-président sud-africain Kgalema Motlanthe. Environ 90% des travaux sur les dix aéroports sont également effectués, a précisé la Compagnie des aéroports sud-africains. Le pays se concentre désormais sur l'émulation de ses habitants, dont 86% attendent avec impatience le début du tournoi, selon un sondage récent. Le comité local d'organisation les avaient invités à manifester leur ferveur mardi, en arborant les maillots du onze national, les Bafana Bafana, ou en accrochant des drapeaux sud-africains. Dans plusieurs centres commerciaux, des danseurs professionnels ont enseigné aux chalands le «diski», chorégraphie officielle du tournoi, mais l'enthousiasme n'était pas spécialement palpable dans les rues de Johannesburg où les vuvuzelas, sorte de corne de brume en plastique, sont restés muets. L'Afrique du Sud peaufine également son image à l'étranger pour rassurer les fans de football, rendus frileux par la criminalité et la flambée des prix dans les transports et l'hébergement.La FIFA a reconnu récemment qu'il y aurait moins que les 450 000 visiteurs étrangers prévus dans les plans initiaux. Elle a toutefois vendu trois quarts des hébergements dont la gestion lui avait été confiée. De même, 2,2 des trois millions de billets mis en vente ont trouvé preneur, dont la moitié auprès de Sud-Africains.