Photo : S. Zoheir Par M. Gemmill Au niveau du décor, tous les ingrédients étaient réunis autour de cet important match amical Algérie-Serbie. Un match que les Fennecs devaient remporter pour se refaire une santé. Une assez belle pelouse, un stade archicomble avec plus de 80 000 spectateurs bardés des couleurs nationales, une ambiance d'enfer et de l'animation au rythme des chansons à la gloire des Verts assurée par des travées garnies de familles. Une hystérie collective sur fond de communion entre joueurs et supporters qui, à l'arrivée, ne s'est pas répercutée sur le terrain. Un onze national méconnaissable et un entraîneur en panne d'inspiration. Il fallait absolument gagner à Alger, devant ce public nombreux, pour entrevoir l'avenir dans la phase finale du Mondial 2010 avec plus de sérénité. Mais aujourd'hui, le fait est tel qu'on devrait se féliciter de s'en être tiré «à bon compte», même si la formation serbe était capable de ne nous refiler que ce score de 3-0 qui est loin d'être à si «bon compte que cela». Si ce résultat est décevant, la manière l'a été encore plus. Plutôt, il n'y avait pas de manière. On attendait un onze national rageur, combatif et déterminé. Mais c'est à une équipe pratiquement sans âme, vulnérable dans son arrière-garde, maniable au milieu et quasiment absente devant qu'on a eu affaire. Et n'eussent été les interventions en catastrophe d'un Antar Yahia qui venait pourtant de convoler en justes noces ou d'un Haliche qui revenait de blessures ou les interventions mal inspirées d'un Raho complètement out, enfin titularisé sur le flanc droit, les conséquences auraient été plus fâcheuses. C'est à demander si le groupe n'était pas trop marqué par cette ambiance de série de matches perdus qui va en se dégradant. La concentration n'était pas au menu, l'efficacité s'est révélée encore une fois absente. Pour ce match contre la Serbie et outre l'absence très remarquée de Mourad Meghni, il y a eu celle de Madjid Bouguerra qui a considérablement manqué en défense et celle de Rafik Djebour en attaque. Mais il y avait surtout cette «absence» du coach qui, après un départ calamiteux, a été incapable d'apporter les réglages qui s'imposaient. Comme pour le cas de Karim Ziani qui a passé sur le terrain plus de temps qu'il n'en fallait, tant il n'était pas dans le coup. Ou encore cette défense transformée en passoire par les flancs. Nous aurons retenu en tout et pour tout un tir en puissance, sur balle arrêtée qui plus est, de Antar Yahia, sans qu'il parvienne toutefois à tromper la vigilance du gardien Stojkovic. Les meilleures occasions, les plus nettes et les plus menaçantes ont été serbes. Aux ultimes souffles du match, on n'était pas loin du naufrage. Heureusement pour nous que l'arbitre sénégalais Diatta Badara avait mis fin aux débats. Par contre, on craint fort de voir le Mondial 2010 s'assombrir pour nous même s'il ne s'agit que d'un match amical. Il y a de quoi au vu de cette piètre prestation qui nous a été infligée à Alger. On en est réduit aux petits calculs, à appeler de tous nos vœux une reprise des choses en main par le staff technique. C'est là le triste lot de notre équipe lors de ce match amical face à la Serbie. Avec quelle équipe ? Quel mental ? Et quel… entraîneur irons-nous en Afrique du Sud, pour un tournoi qui s'annonce crucial ? Infernal.