Photo : S. Zoheir Par Amar Rafa La radio Chaîne III a organisé hier une journée non-stop, dédiant son programme exclusivement à la célébration de la Journée internationale de la femme par la diffusion d'émissions sur le thème «Tant qu'il y aura des femmes». L'ensemble du personnel féminin de la radio a été mobilisé 24 heures durant, contrairement aux années précédentes où les femmes prenaient congé de leur lieu de travail à midi pour animer les émissions qui seront diffusées durant cette journée. Tout s'est conjugué au féminin, y compris les musiques et chansons programmées qui sont le produit de femmes. Tôt dans la matinée, des petites filles ont parlé de leur vision future. Dans l'émission «Les enfants d'abord», elles se sont livrées à de véritables projections dans l'avenir de la relation homme-femme, en s'inspirant du vécu quotidien de leurs parents. Rien n'a été laissé au hasard. En évoquant le devoir du respect envers elle par leur future moitié, elles semblent déjà sensibilisées à leurs droits élémentaires de femmes. Autre temps, autres mœurs. Des femmes de divers horizons, science, culture et politique, ont abordé la situation de la condition féminine et la place de la femme dans la société. L'émission «Grain de sel», consacrée à la femme au travail, a tenté de retracer les 24 heures d'une journée ordinaire de la femme, tiraillée entre le travail et la maison. Des reportages ont été consacrés aux femmes actives. Etalant leurs contraintes, elles ont suggéré que, pour pouvoir se consacrer à leur travail, la femme doit compter sur l'Etat qui lui offre les commodités et l'aide nécessaire : crèches, garderies pour les enfants et cantines, des solutions visant à alléger le programme de la femme qui travaille. Cette émission aura permis également de développer le regard des femmes sur les femmes : «La femme travailleuse est une battante.» Le devenir du combat féminin, ses évolutions et perspectives sont abordés sous l'angle de la transgression des parents et le féminisme masculin, en hommage aux hommes ayant soutenu la lutte pour le droit des femmes à l'égalité et à l'émancipation. En conclusion, elles ont tenu à continuer le combat chacune dans son domaine. La Chaîne III, qui tente de faire le point sur les perspectives pour «un avenir meilleur», aboutit à la règle qu'un meilleur avenir est synonyme d'un avenir meilleur pour le pays. Pour sa part, une sociologue et chercheuse au CREAD, dresse la situation de la femme, tiraillée entre modernité et tradition, et entre coopération de l'homme ou non. Autre exemple de détente au service de la gent féminine, l'émission «Rahet el bal», qui propose une «qaada» algérienne. En recevant des appels en direct, l'émission qui se décline par «les femmes et pour les femmes», a été très sollicitée par des femmes de situations différentes, dont une éplorée qui voulait s'épancher sur sa douleur conjugale, une autre, aveugle, qui ne tarissait pas d'éloges à l'égard de son mari, ou encore les «maghbounates». Pour le meilleur ou pour le pire, les liens sacrés du mariage étaient à l'honneur. L'animatrice, couverte d'éloges de fans, a tenté de brasser large, diffusant espoir et bonne humeur à longueur d'ondes, à l'occasion de la fête universelle de la femme. A. R.
Plus de 620 femmes victimes de violence en 2009 à Oran Pas moins de 621 femmes ont été victimes de violence en 2009 dans la wilaya d'Oran et recensées par le service de médecine légale du CHUO, a indiqué hier la présidente de l'association des Femmes algériennes revendiquant leurs droits (FARD), Mme Fatma Boufnik, cité par l'APS. «80% des cas de violence sont d'ordre conjugal. Ils affectent des femmes de 18 à 78 ans», a-t-elle souligné en marge d'une exposition sur les activités des femmes, organisée au jardin «Ibn Badis» (ex-promenade Létang). «La violence touche toutes les catégories socioprofessionnelles, de la femme au foyer aux femmes médecins, journalistes, enseignantes, y compris des mineures», a-t-elle regretté, rappelant que des voix parmi les femmes instruites se sont élevées pour dénoncer ces actes. Elle a relevé que les «femmes sollicitent de plus en plus les associations féminines, telles que FARD ou AFEPEC, pour un accompagnement moral et psychologique». Une table ronde sur «les violences faites aux femmes, les approches de la médecine légale et du droit pénal» est prévue jeudi prochain à Oran pour aborder toutes les facettes de cette tare sociale et rechercher les voies et moyens de protéger les femmes contre toutes les formes de violence, a annoncé Mme Boufnik. Une conférence-débat traitera le 25 mars à Oran du thème «le statut juridique des femmes, quels éléments nouveaux», a-t-elle ajouté.