Photo : S. Zoheïr Par Abderrahmane Semmar C'est devenu une fatalité. A chaque fois que le climat se gâte, une vague de frayeur parcourt le pays. En effet, les pluies diluviennes qui s'abattent sur l'Algérie font régulièrement des victimes et causent souvent des dégâts chaque hiver. Cette fois-ci, les pluies «assez marquées», accompagnées parfois de grêle et de rafales de vent, qui ont affecté l'ensemble des régions nord durant les dernières 48 heures, n'ont pas manqué de susciter la panique au sein de la population. Et pour cause, des accidents de la route ont été déplorés et des effondrements de bâtisses ont plongé dans l'angoisse de nombreux quartiers de la capitale. Ainsi, à Birtouta, les mauvaises conditions climatiques ont été à l'origine du renversement d'un minibus transportant des voyageurs. Fort heureusement, l'accident n'a causé aucun décès. Toutefois, 9 blessés sont à déplorer, a-t-on appris hier auprès de la Protection civile. Il faut signaler sur un autre registre que deux habitations précaires se sont effondrées à Bab El Oued suite à la détérioration de canalisations d'eaux usées, nous a-t-on indiqué encore. L'effondrement partiel du mur de clôture d'une maison a eu lieu à la rue Mustapha Serrir dans la même commune, selon la Protection civile qui précise qu'aucune victime n'a été enregistrée. En revanche, durant toute la journée d'hier, on a mené des opérations d'épurement des eaux pluviales infiltrées dans deux habitations situées au niveau de la gare ferroviaire d'Oued Semmar. Par ailleurs, de nombreux citoyens ont constaté que des crues inondant plusieurs quartiers de la capitale et sa banlieue ont été causées par un réseau d'évacuation défectueux. Les collectivités locales qui se sont illustrées encore une fois par leur irresponsabilité n'ont pas pris la peine de nettoyer les avaloirs et d'entreprendre les travaux de voierie indispensables pour éviter tout risque de crue. Par conséquent, des rues entières ont été inondées et plusieurs habitations ont subi d'importantes infiltrations d'eaux. Des citoyens à Zaatcha, entre El Mouradia et El Madania, et à Bologhine, près de Notre-Dame d'Afrique, des citoyens n'ont pas caché leur colère devant une telle galère. Le retard constaté dans l'intervention des services concernés et le manque d'entretien des réseaux d'assainissement n'a fait qu'accroître la colère des habitants. L'exaspération a même mené des jeunes de Zaatcha à couper pour quelques heures la rue qui relie le boulevard des Martyrs et la place du 1er Mai pour attirer l'attention sur leur situation précaire. Du côté de Notre-Dame d'Afrique, les habitants ont exprimé publiquement aussi leur ras-le-bol devant l'accumulation des dégâts causés par les intempéries au cours de ces dernières années sans que les services communaux ou de wilaya réagissent pour éloigner le danger.Enfin, à l'heure où nous mettons sous presse, les citoyens de plusieurs quartiers précaires prient pour que cette situation ne s'aggrave pas en raison de la poursuite des averses sur le nord de l'Algérie dans les prochains jours. Pour rappel, un bulletin spécial de l'Office national de la météorologie avait prévenu dès lundi dernier que des intempéries allaient toucher de plein fouet les wilayas d'Alger, Tipasa, Blida, Médéa, Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba, Bordj Bou Arréridj, Sétif, Mila, Constantine, Guelma, et Souk Ahras. Durant ces dernières 48 heures, les précipitations ont dépassé localement les 50 mm, nous a-t-on précisé.