Photo : APS Par Youcef Salami Dans le domaine de l'énergie, la Turquie est liée à l'Algérie par un contrat signé en 1995 portant sur la livraison par l'Algérie de quatre milliards de mètres cubes de GNL par an, pendant vingt ans. Ce contrat arrivera à échéance en 2014. Aussi, l'Algérie veut le reconduire et augmenter le volume du GNL à exporter. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, à l'occasion de la réunion de la commission mixte algéro-turque de coopération économique, scientifique et technique tenue hier. Le relèvement des fournitures gazières vers la péninsule anatolienne devrait contribuer à équilibrer le flux des échanges commerciaux entre les deux pays, parce qu'aujourd'hui, il tourne à l'avantage de la Turquie. En chiffres, le volume des échanges entre l'Algérie et la Turquie a atteint plus de 3,8 milliards de dollars en 2009, plaçant la Turquie au 6e rang des clients de l'Algérie (2 milliards de dollars) et au 7e rang de ses fournisseurs avec 1,7 milliard de dollars. Les investissements turcs directs en Algérie se situent autour de trois cent millions de dollars répartis notamment dans les secteurs du bâtiment et travaux publics et de l'agroalimentaire. La Turquie, c'est la 17e économie mondiale. Elle occupe la 6e position à l'échelle européenne. Elle imprime une croissance estimée à 6,8%, et un PIB qui tourne autour de 750 milliards de dollars à fin 2008. Le pays est considéré comme un gros importateur de pétrole et de gaz. Au cours de ces dernières années, il a réussi à conclure une somme d'accords de libre- échange avec des pays arabes. En Afrique du Nord, elle l'a fait avec le Maroc. Le volume des échanges avec le royaume chérifien est passé de 250 millions de dollars, avant l'accord en question, à 920 millions de dollars après l'accord. Avec l'Algérie, un tel accord est possible. Mais en attendant, le produit truc a la cote et s'est fait une réputation. Les trabendistes algériens, notamment ceux «spécialisés» dans le textile, connaissent les commerçants turcs et les commerçants turcs les connaissent ; les produits bon marché, ils en maîtrisent les réseaux, que ce soit à Istanbul ou dans d'autres grandes villes de la péninsule anatolienne. Les douanes turques leurs sont familiers. Avec un euro pour deux lires turques, un simple calcul arithmétique permet de dire que les «importateurs» algériens entrent dans leur frais, trouvant leur compte dans la péninsule. Les Turcs aussi. Et, si le taux de remplissage de la compagnie aérienne turque ( TK), desservant Alger-Istanbul, est élevé, c'est, en partie, grâce à ces «importateurs» de textile. Indépendamment du commerce, les Turcs marquent une forte présence sur le marché algérien. Des entreprises turques y travaillent sur certains nombres de projets, notamment dans le secteur des travaux publics et dans celui de l'hydraulique.