Photo : APS Par Youcef Salami Les capacités d'Enrico Mattei, le gazoduc reliant l'Algérie à l'Italie via la Tunisie, seront augmentées de sept milliards de mètres cubes par an, un volume qui s'ajoutera aux vingt-sept milliards de mètres cubes, capacité initiale du tube. L'extension, en deux phases, devrait intervenir avant la fin de l'année en cours. Enrico Mattei va ainsi fonctionner à plein régime, son volume sera porté à trente-quatre milliards de mètres cubes par an. Cette décision a été discutée le dimanche 31 mai à Alger, entre Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, et Claudio Scajola, ministre italien du Développement économique, en visite en Algérie. Elle a été annoncée lors de la conférence de presse que les deux ministres ont animée conjointement à la fin de leur réunion, au siège du ministère de l'Energie. Le Galsi, un gazoduc devant acheminer, lui, du gaz algérien vers l'Italie et qui passera par la Sardaigne, a également fait l'objet de discussions à la faveur de cette visite. Toutes les études se rapportant à cet ouvrage en projet depuis plus de quatre ans ont été terminées et les travaux devront commencer en 2010, a souligné Chakib Khelil au cours de cette conférence de presse. Le Galsi, c'est huit milliards de mètres cubes par an. Enrico Mattei étendu et le Galsi mis en service, le volume de gaz algérien exporté vers l'Italie s'établira à quarante-deux milliards de mètres cubes par an. Les deux tubes sont présentés comme importants en Italie et en Europe. Il est d'ailleurs question que le Galsi soit étendu à la Corse, à la demande de la France, ainsi que l'a noté le ministre italien dans le compte-rendu qu'il a fait sur les entretiens qu'il a eus avec son homologue Chakib Khelil. Et sur une proposition italienne, il a été décidé d'inscrire ce gazoduc comme étant «un projet stratégique pour la sécurité énergétique de l'Europe», a fait savoir Claudio Scajola. Douze partenaires de l'Algérie ont déjà signé des lettres d'intention pour bénéficier du gaz naturel algérien, à travers ce gazoduc. Cette demande en gaz dépasserait les dix milliards de m3 par an. L'Algérie a toujours été un partenaire énergétique «fiable de l'UE et elle continuera de jouer ce rôle», a estimé le ministre italien. Le Galsi reste l'un des projets prioritaires de la Péninsule. Les autorités de la Sardaigne ont déjà exprimé leur souhait de le voir démarrer le plus rapidement possible. L'Algérie et la Sardaigne sont déjà liées par un protocole d'accord de coopération dans les domaines de l'énergie et des mines signé en février 2005 à Alger. L'accord porte sur le projet de gazoduc Galsi et le développement de projets dans les domaines des mines et de l'énergie. Il prévoit également de développer la coopération dans les domaines des mines et des carrières, d'échanger des expériences et des expertises en matière de traitement des rejets des mines de zinc et de plomb et de renforcer les relations dans le domaine minier entre les institutions et entre les entrepreneurs privés des deux pays. Les deux parties ont, en outre, prévu d'encourager les entreprises de Sardaigne à travailler sur des projets énergétiques en Algérie et de poursuivre les initiatives visant à faire aboutir d'autres projets bilatéraux tels que le projet de câble électrique et d'un câble à fibre optique. Le consortium Galsi est composé d'un ensemble d'actionnaires, dont Sonatrach, Enel Power, Eos Energia, Progemisa… Client traditionnel de l'Algérie, l'Italie veut une coopération accrue avec notre pays, notamment dans le domaine énergétique. Elle est l'un des pays qui plaident pour l'instauration d'un dialogue permanent et constructif entre pays producteurs et consommateurs de gaz. Elle vient de proposer la création d'une agence internationale du pétrole. Elle l'a fait à l'occasion de la réunion du G8 des ministres de l'Energie, tenue la semaine dernière à Rome. Cette proposition mérite d'être «discutée et adoptée même», commente Chakib Khelil, lors de la conférence de presse sus-évoquée. Les Italiens souhaitent donner plus de consistance à la coopération et au partenariat dans le secteur de l'énergie, de manière générale. Les énergies renouvelables ne sont pas en reste. Elles ont été adoptées à l'occasion de la visite de Claudio Scajola en Algérie. Il a été confirmé qu'il y a volonté de la part des entreprises italiennes, notamment le groupe ENI, d'investir dans ce créneau en Algérie. Un groupe de travail algéro-italien œuvrant pour la conclusion prochaine d'un mémorandum d'entente dans ce domaine a été, d'ailleurs, installé à la faveur de la visite de Scajola à Alger. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Energie et des Mines au cours de la conférence de presse de dimanche dernier.