Les «fausses interprétations» de la sunna apportées par les «orientalistes, leurs disciples et les littéralistes» ont été vivement critiquées hier à Constantine par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Bouabdellah Ghlamallah. Dans une allocution prononcée à l'occasion de l'ouverture de la 3ème édition du séminaire international sur la sunna du Prophète Mohamed (QSSSL), organisée par la direction locale du secteur à l'université «Emir Abdelkader» des sciences islamiques, il a qualifié ces interprétations de «tendancieuses». Au cours de cette rencontre placée cette année sous le thème «Sunna du Prophète entre compréhension correcte et réalité du vécu», M. Bouabdallah Ghlamallah a souligné que ces fausses interprétations ont «œuvré à semer le doute sur la réalité de certains dires, conduites et rapports sur le vécu du Prophète», visant ainsi les valeurs contenues dans le Coran car, a-t-il rappelé, «la sunna est une clé de premier ordre dans la compréhension du Livre saint de l'islam et une source de législation pour les musulmans». Il a mis en garde, dans ce contexte, contre les lectures «littérales et textuelles» de la sunna qui ont causé «plus de mal que de bien à l'islam», qui, a-t-il rappelé, «glorifie l'intelligence et l'effort dans le sens d'une interprétation intelligente pouvant être corroborée par la réalité» qui demeure, a-t-il dit, «incontournable». Le président de la première séance de ce séminaire, le Dr Noureddine Seghir, a, de son côté, attiré l'attention sur les «graves divergences qui sont en train de se propager en terre d'islam» quant à l'interprétation de ce pilier fondamental qu'est la sunna. Ces divergences représentent, a-t-il dit, un «danger encore plus pernicieux et plus grave que les fausses interprétations des orientalistes». La rencontre qui se fixe comme objectifs de «faire la lumière sur les causes des fausses interprétations de la sunna», de «déterminer les règles essentielles devant régir toute recherche en matière d'interprétation» et «la mise en exergue de certains cas scientifiques de la sunna qui contribuent à apporter des réponses à des problèmes modernes», réunit un panel de spécialistes du pays et de l'étranger, entre autres, les docteurs Hamza Abdallah El Milibari (Inde), Malika Khachmoune, Abdelaziz Doukhane, Abou Abdessalam, Mabrouk Zeid El Kheir, Redouane Ben Brahim El Khachine (Algérie) et Abderrahmane El Gheriani (Libye). D'une durée de trois jours, le séminaire, qui honore à chacune de ses éditions des figures des sciences islamiques qui se sont illustrées par leurs recherches et leurs contributions, a rendu cette année hommage aux oulémas Abderrahmane Taleb et Mohamed Ben Karim El Djazaïri. APS