Les candidats aux élections locales multiplient les opérations de charme envers les jeunes, garçons et filles, pour la simple raison qu'ils représentent le plus grand pourcentage de la population. Ils sont la force vive de la société, la source intarissable d'énergie productrice et créatrice, pourvu qu'on mette à leur disposition les moyens nécessaires pour leur épanouissement personnel et professionnel. Les candidats aux élections locales et autres promettent monts et merveilles pour «séduire» et «subjuguer» cette jeunesse en perte de repères. Ils promettent de l'emploi, de l'instruction, de la considération… et son association aux débats qui engagent son avenir. Une fois les élections terminées, c'est l'indifférence totale. Les nouveaux élus ne se souviennent de leurs engagements qu'à l'approche de nouvelles élections. Voilà qui explique le désintérêt de ces jeunes pour tout ce qui est politique, leur absence aux rendez-vous électoraux. «Laissons-les faire leur cinéma», «les menteurs», «les bluffeurs», «on n'a rien à attendre d'eux», «nous ne sommes pas dupes…» entend-on dire de nombreux jeunes, indignés par le comportement «irresponsable», «indigne»… et «lâche» de ceux-là qu'on appelle «les représentants du peuple». En effet, très peu de jeunes se présentent dans les bureaux de vote les jours des élections locales. Ils ne croient ni aux élus ni aux promesses tenues par ces élus. Le discrédit est total. «Ils ne représentent qu'eux-mêmes et ne servent que leurs propres intérêts», accusent-ils ouvertement. Il n'empêche que les candidats aux élections trouvent toujours un moyen de faire adhérer des jeunes, peu nombreux soient-ils, à leurs actions. Ils arrivent à les convaincre, non seulement à voter pour eux mais aussi à faire campagne pour eux. Les jeunes appelés à la rescousse des candidats ! En témoigne la grande mobilisation des jeunes qui activent au sein des mouvements associatif, culturel, sportif… mais aussi estudiantin. C'est surtout dans les universités que la mobilisation des jeunes étudiants se fait grande lors des joutes électorales. Les partis politiques ont leurs propres mouvements estudiantins (le FLN, le MSP…) dans les enceintes universitaires et «l'enrôlement» des membres de ces organisations dans l'appareil électoral est des plus faciles. Il suffit juste de lancer le mot pour voir un grand nombre de ces étudiants répondre favorablement aux appels des directions de chaque parti. Les ambitions politiques des étudiants qui sont loin d'être dupes, devrions-nous le reconnaître, font agir les plus apathiques. C'est du donnant-donnant, en quelque sorte. Pour les autres jeunes qui persistent à afficher leur indifférence, la solution ne peut être que dans le changement total de tout le système politique algérien. «Ce sont toujours les mêmes qui gouvernent, les mêmes qui font et défont les lois… les mêmes qui décident et agissent. A quoi bon voter si le résultat est le même ?» interrogent-ils. Les jeunes en Algérie appellent à la création d'espaces de dialogue, sérieux et constructif, à l'instauration d'un débat démocratique qui fait appel à toutes les forces de la nation. Le reste, c'est du bla-bla. K. M.