L'intronisation d'Alain Michel aux commandes du club algérois a été la première étape, l'amélioration des performances sur le terrain, la suite logique. «Il y a beaucoup de travail à accomplir», reconnaît le nouveau patron du MC Alger, François Bracci. «Mais, avec le potentiel que nous avons, il y a un espoir de finir en tête du peloton que nous conduisons depuis un bon moment.» Effectivement, lorsqu'on sait que des joueurs issus du réservoir jouent comme titulaires à part entière, on a du mal à comprendre comment le Mouloudia s'est retrouvé dans une mauvaise situation la saison passée, ne remportant aucun titre. Même si de nombreux héros ont pris leur retraite, les nouveaux joueurs peuvent compter sur Mohamed Derrag et Hadj Bougueche qui marchent sur l'eau. Le premier nommé a rejoint l'année dernière les rangs du Doyen en provenance d'un autre grand club, la JS Kabylie. Le second, enfant d'Arzew et l'un des meilleurs buteurs du Championnat national juste derrière le Harrachi Sofiane Hanister qui totalise 13 réalisations, est l'atout principal d'une formation qui compte par ailleurs des défenseurs solides et expérimentés, à l'image de Reda Babouche, de Zeddam, de Benseghir, chargés d'encadrer la jeune génération, incarnée par Bouchama, Bedbouda, Koudri, Mokdad ou Amroune. Cette pléiade de talentueux joueurs s'est illustrée lors des matches chocs ou des derbys. A commencer par la phase aller où ils ont sérieusement bousculé la hiérarchie établie. Lors du derby au stade du 5 Juillet, un match tactique par excellence, ponctué par une belle victoire qui conforte la première place du MC Alger, les visiteurs ne se sont pas livrés, se contentant de lancer des «rushs» offensifs éclair, et l'équipe adverse a été accrocheuse mais manquant de «finish». Des deux côtés, l'envie de bien faire n'a pas suffi. Un plateau de choix tel qu'USM Alger-MC Alger se joue généralement sur un détail, une inadvertance ou encore un exploit individuel. L'affiche de mardi n'a pas failli à ses devancières avec beaucoup d'engagement de part et d'autre, de l'intensité, du rythme et du beau jeu, même si le Mouloudia a largement dominé alors que l'USM Alger a assuré ses bases arrière tout en brandissant l'arme du contre. Scintillante est cette équipe du MC Alger quelque peu new-look et nullement handicapée par les absences et les départs de plusieurs joueurs cadres. Un fond de jeu qui prend forme, de l'application, beaucoup de générosité dans l'effort et du caractère à en revendre. En dépit d'une orientation tactique attentiste face au voisin et ennemi juré (sportivement parlant), le coach français, Francis Bracci, semble progressivement gagner son pari. Le départ de beaucoup de joueurs, conjugué à l'absence d'autres, est presque passé inaperçu face aux Usmistes, et, pour cause, le Doyen s'est montré humble, a joué avec une telle rigueur tactique que l'on se croyait en présence de joueurs expérimentés, ayant roulé leur bosse depuis quelque temps déjà. Boumechra, Attafen et autre Senouci ont appliqué les consignes avec beaucoup de constance, sans se disperser, tout en se montrant rigoureux au niveau des tâches de récupération et de marquage de zone. Tous les joueurs ont fait preuve d'abattage et de mobilité. L'apport des nouveaux a donné du mordant aux amorces offensives de l'équipe. En dépit du score serré et du manque de réussite de part et d'autre, le derby USM Alger-MC Alger a tenu ses promesses, tenant en haleine les supporters des deux camps. Il n'y avait pas beaucoup de buts, mais une débauche d'une telle énergie, on en redemande. Y. B.