Photo : M. Hacène De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi «Je n'admettrais jamais que nos frères, sœurs, enfants, soient pris en otages par cette grève qui dure maintenant depuis plus de trois mois. Si ce n'est l'intervention de quelques personnes sages les sanctions auraient été autres. Le sort des médecins est entre les mains de la justice», a martelé, jeudi dernier, M. Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en marge d'une visite d'inspection à Constantine. Ensuite il tempèrera ses propos en disant que les portes de la négociation demeurent ouvertes, sans pour autant être explicite sur l'application des mesures consignées par la justice. Questionné sur la nature et l'ampleur de la sanction prononcée à l'encontre des blouses blanches, le responsable laisse entendre que ce gel qui paralyse des structures sanitaires a dépassé tout entendement alors que les revendications émises sont solutionnées et «les médecins en obtenu plus qu'il n'en fallait», précisera-t-il, non sans ajouter que c'est la décision de justice qui tranchera et non Barkat ou une autre personne. «Nous allons appliquer fermement et sans détour la décision du parquet, qui a jugé et certifié l'illégalité de ce débrayage», a-t-il ajouté. Plus loin, le ministre accusera la corporation d'avoir gelé les polycliniques et d'autres structures sanitaires pour aller étendre leur savoir dans des cliniques privées. Cela est contre le serment d'Hippocrate et contre la déontologie, «quelles que soient les rétributions qui y sont proposées, car c'est anti-professionnel», devait-il dire en réponse à l'une de nos questions. Sur le chapitre relatif au vaccin contre la grippe porcine, le ministre fera savoir que 5 000 à 6 000 doses ont été utilisées sur les 5 millions importées de laboratoires étrangers. «Il faut faire gaffe, le mois d'avril pourrait apporter son lot de grippe», a-t-il mis en garde les responsables à veiller, voire à «légitimer» les doses de vaccin importées. Au passage, il mettra en exergue l'utilisation rationnelle du Tamiflu au profit des hadjis. Par ailleurs, concernant la fabrication de médicaments génériques en Algérie, M. Barkat aura réitéré son «injonction» envers les firmes ou unités de conditionnements afin de se plier à la loi sur la fabrication locale en mars 2011, arguant à nouveau l'essor entrepris l'année dernière et qui a vu la production nationale atteindre 28% des besoins, contre 27% antérieurement. «Avec une conversion totale, nos besoins nationaux en médicaments, fabriqués localement, connaîtront un autre élan et donc la facture d'importation serait réduite, quitte à ce que les laboratoires étrangers baissent notablement les prix de leurs produits» a-t-il attesté. Pour ce faire, à Constantine par exemple, on dénombre 9 unités pharmaceutiques dont trois potentielles pour la fabrication. M. Barkat a exhorté les responsables locaux à l'incitation et au suivi périodique de ces unités pour être au rendez-vous du deuxième trimestre 2011. Dans ce même contexte, il insistera : «Les demandes de brevet inhérentes à la fabrication se font en fonction des besoins et non par rapport au simple recours à la fabrication de Paracétamol», dira le ministre de la Santé, tout en rappelant aux industriels du médicament la nécessité de «s'orienter vers les molécules intéressantes».