Photo : M. Hacène De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Aujourd'hui les élèves quitteront durant deux semaines les bancs de l'école. C'est les vacances ! Il est clair que les plages de ce repos de printemps divergent. Tous les enfants ne vont pas profiter de la même façon de ces vacances, même si ce léger break est censé contenir de larges moments de divertissements et distractions. En effet, pour certains, l'urgence demeure la compensation des horaires perdus et le rattrapage des retards accumulés au terme de la dernière grève déclenchée par les syndicats de l'éducation en novembre et reprise le 24 février dernier, qui a grandement hypothéqué l'année scolaire. Ainsi, les classes d'examens profiteront de cette halte pour se mettre à jour et avancer dans les programmes qui ont accusé du retard.«Quand le bac qui nous attend, peu de temps libre est octroyé aux loisirs. D'autant plus que les cours ont été paralysés par cette longue grève qui a ébranlé le secteur et qui, par ricochet, a affecté notre rythme de scolarité», se plaint un lycéen. Même son de cloche chez les élèves du cycle moyen qui préparent le BEM contrairement au palier du primaire où les choses semblent être bien prises en main dès lors que la paralysie n'aura pas été totale quoique les programmes surchargés donnent du tournis aux élèves ainsi qu'aux parents. Ainsi, les enfants qui doivent faire de nombreux exercices pendant les vacances n'auront pas assez de temps pour se consacrer à un programme de culture générale qui leur permettrait d'acquérir de nouvelles connaissances. Et si d'aventure les enseignants se gardent de charger leurs élèves, faudra-t-il encore fouiner dans ces «cocktails» locaux préparés pour répondre à cette demande. La majorité des jeunes adolescents se ruent vers les cybercafés pour casser la monotonie de leurs journées de vacances. Peu parmi eux fréquentent les différentes bibliothèques de proximité si ce n'est pour réviser des cours en groupe.En parallèle, les organismes culturels, notamment le théâtre régional, peaufinent des programmes en faveur des enfants. La catégorie minime sera gâtée en live ! Demain, ces derniers pourront suivre la production de l'association El Belliri intitulée la Danse des doigts. «Nous avons arrêté quatre spectacles pour les vacanciers. Ils auront lieu le vendredi et le samedi des deux semaines de vacances», a souligné le directeur du TRC, M. Ramdani, qui nous fera part également de la nouvelle production théâtrale du dramaturge turc H. Arkak titrée Sibaq el Houria (la course pour la liberté). La pièce adaptée par une troupe locale de jeunes comédiens sera diffusée le 27 mars prochain à l'occasion de l'inauguration du Printemps théâtral de Constantine. En somme, les planches sont au rendez-vous pour donner du plaisir aux potaches et à leurs parents à travers quatre productions. Le TRC ne travaillera pas en solo. Durant les autres jours de semaine, la direction des affaires culturelles et sportives de la commune a établi à son tour un programme pour occuper intelligemment les vacanciers. Elle a fait appel à l'association Mesrah Ellil pour lui confier la tâche d'organiser des spectacles pour les enfants. «Nous avons sollicité cette association qui est connue à l'échelle locale pour ses œuvres et pour les rapports qu'elle entretient avec d'autres troupes et compagnies théâtrales. C'est pourquoi on l'a dotée d'un budget spécifique pour monter des spectacles», devait expliquer le responsable de l'office. Les écoliers amateurs de culture pourront aller au centre culturel de proximité situé à Daksi ou à l'université populaire (l'UP) pour meubler leur temps libre. Concernant d'autres éventuelles perspectives relevant de la cinématographie, les enfants férus du grand écran devraient encore patienter pour voir un film d'animation. La capitale de l'Est met du temps pour ouvrir ses salles de cinéma. Elle en est encore au lancement des chantiers de rénovation, bien que des budgets soient octroyés, comme c'est le cas pour la salle An Nasr…Sous un autre angle, les vacances sont aussi synonymes de lectures et d'art sous toutes ses formes. Toutefois, il faut relever que rares sont les élèves qui se bousculent pour lire un livre. Pourtant, les bibliothèques implantées dans les différentes municipalités sont relativement bien dotées en ouvrages. En dépit de la volonté des parents à inciter leurs enfants à la lecture, ces derniers «bloquent». Cela vient confirmer le débat incontournable sur la lecture qui devrait être «imposée», dans un premier temps, en milieu scolaire tout en songeant à alléger les programmes. Cependant, il ne faut pas non plus occulter le paramètre socio-économique et la faiblesse du pouvoir d'achat qui obligent de nombreux parents à être assez serrés en ce qui concerne le budget réservé à ce genre de divertissement.