Malgré la difficulté de la tâche et l'adversité, les clubs formateurs continuent de travailler ardemment, avec énergie, courage, abnégation et sérieux, sans jamais baisser les bras, s'appuyant sur une solidarité sans faille et une envie collective. Réputés pour leur statut de clubs formateurs de joueurs de grand talent, l'ASMO, l'USMH, le NAHD, le RCK, l'ASO et l'OMR se trouvent désormais à la croisée des chemins en raison de l'absence d'infrastructures sportives adéquates susceptibles de favoriser leur travail. Résultat : les jeunes jonglent avec les différents aléas pour trouver les espaces nécessaires afin de travailler sereinement. Cette situation peu enviable peut nuire énormément à la marche du club d'autant plus que le coût du recrutement ne cesse de grimper alors que les moyens pécuniaires sont en baisse constante. Et c'est là que le danger devient plus grand… Cette situation n'est pas propre aux clubs formateurs, elle concerne d'autres, fortement menacés, dont la JSK, le MCO, le MC Alger. Les infrastructures sportives sont-elles suffisantes pour que le sport (toutes disciplines confondues) retrouve sa splendeur ? Si l'on se réfère aux structures existantes (piscines et salles couvertes, terrains gazonnés et synthétiques), on est tenté de répondre par l'affirmative. Mais à y regarder de plus près, on s'aperçoit que, pour le football par exemple, plusieurs nouveaux problèmes ont surgi. Il n'y a plus d'espaces libres exploitables pour l'éclosion de jeunes talents. Les terrains vagues, jadis vivier des équipes en quête d'oiseaux rares, ont disparu à cause d'une urbanisation galopante. Ces berceaux du football de rue, qui ont vu l'émergence de nombreux talents n'ayant pas été remplacés, il est devenu difficile de dénicher les jeunes talents qui arrivaient au club avec un bagage technique inné. Cela a fait que les clubs sont passés du statut de formateurs à celui de recruteurs. Le NAHD, qui puisait jadis dans son vivier, a été contraint cette saison de recruter 19 joueurs, mettant ainsi son avenir en cause. Le club ayant enfanté des légendes du football se retrouve en train de lutter pour la survie qui semble d'ores et déjà consommée. Les espaces libres étant inexistants et les moyens financiers manquant pour recruter des joueurs de valeur, le problème de la formation se pose avec acuité. La formation au sein des clubs, source de recettes ou de dépenses, a été le thème d'un séminaire organisé récemment par l'Ecole nationale de commerce et de gestion. Les intervenants ont insisté sur le fait qu'il faudrait développer les actions en faveur des jeunes à travers la détection de talents, le perfectionnement, la formation… car c'est la formation des jeunes qui conduit vers la réussite. Il faut aussi de la persévérance et de la patience pour préparer l'avenir. Ils ont souligné qu'un club ne peut être fort que s'il repose sur une véritable politique de formation, destinée à transmettre aux jeunes joueurs les valeurs d'un grand club de football et à assurer sa pérennité. Les intervenants ont aussi démontré que la préservation de notre modèle sportif ou l'identité de nos clubs ne doit donc pas signifier l'utilisation des schémas dépassés, mais la conservation de principes forts en adaptant et en modernisant le cadre dans lequel ils sont mis en œuvre. C'est pourquoi on devrait fixer des priorités, c'est-à-dire faire des choix et les assumer. Ils ont tous été unanimes à dire que la formation du footballeur est fondamentale dans le développement de ce sport si on veut vraiment préparer une équipe nationale ambitieuse. C'est pourquoi la formation adéquate et scientifique au sein des centres de formation des clubs doit être au premier plan des projets de développement du football. En plus, un centre de formation de club doit avoir pour vocation l'encadrement technique, éducatif, médical et scolaire des jeunes joueurs sélectionnés après des tests d'aptitude au métier de footballeur. Ainsi, la formation deviendra vraiment source de recettes ou de dépenses. Il est vrai qu'un club sportif n'est pas une entreprise. Mais il doit être géré avec les compétences d'un chef d'entreprise. F. C.