Comment entretenir un centre d'enfouissement technique ? Comment diagnostiquer des pertes d'eau dans un réseau et comment y remédier ? Comment optimiser de façon écologique sa production ? Un panel de questions que le citoyen d'aujourd'hui, mais surtout de demain, sera amené à se poser et surtout à résoudre. La question environnementale a une nouvelle dimension et s'insère, aujourd'hui, dans un ordre technique et technologique. Les déchetteries d'hier sont les centres d'enfouissement technique d'aujourd'hui avec incinérateur de pointe. Les machines se perfectionnent et la recherche multiplie les trouvailles, perfectionnant toujours davantage les systèmes. Cependant, à mesure que la technologie avance, la main-d'œuvre est amenée à manquer. Il est déjà constaté que le pays manque de plombiers et de maçons. Mais qu'en sera-t-il lorsque l'énergie solaire, éolienne ou l'urbanisme « écolo » seront de mise. A quel technicien s'adresser ? C'est sur ces thèmes que planchent associations, formation professionnelle, mais également le secteur de l'environnement. Sous la tutelle du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du tourisme, le Conservatoire national des formations de l'environnement a une stratégie qu'on pourrait qualifier de boule de neige. Il s'agit de ratisser large en formant des formateurs, qui eux-mêmes formeront les cadres des différentes institutions. Et puis l'enfant est aussi au cœur de tous les projets « car il n' y a pas de meilleurs ambassadeurs que les enfants ». « Ils ont l'avantage d'être de véritables éponges, absorbant toutes les informations pour peu qu'on y mette un peu de ludique et voilà des futurs adultes prêts à assumer les questions propres à l'environnement », explique le président de l'Association scientifique des jeunes découvertes de la nature, Bouzenoun Ferhat. Actuellement, l'association travaille d'arrache-pied pour établir une réserve naturelle en zone steppique à Sfissifa. Hormis la plantation de quelque 2000 arbres dans la région, l'association forme régulièrement des animateurs et écoguides en environnement. Ce sont des jeunes de Sfissifa qui bénéficieront donc d'un stage de 5 jours durant lequel seront abordés des thèmes en relation avec l'éducation environnementale en milieu juvénile, les méthodes pédagogiques et didactiques, les connaissances et savoirs scientifiques pour travailler avec les jeunes et les enfants. A l'issue du stage, des stagiaires seront recrutés par l'association afin d'animer le club écologique de Sfissifa. Le conservatoire national des formations à l'environnement, de son côté, dispose de clubs verts à travers les wilayas du pays où les enfants s'initient à l'environnement dans la joie et la bonne humeur. L'axe consistant à s'adresser aux jeunes est porteur. Les enfants sont encadrés par des enseignants qui ont mis en place une pédagogie basée sur le théâtre qui sera à même de créer d'autres troupes théâtrales à travers d'autres wilayas. Les enfants ne sont pas les seuls récipiendaires des cours, puisque des formations de perfectionnement sur les connaissances techniques sont dispensées aux cadres algériens des collectivités locales. « Nous avons développé une démarche qui vise à s'adresser à un premier cercle de formateurs auxquels on donnera la pédagogie d'enseignement. Ces derniers instruiront des ingénieurs de wilaya qui, eux, formeront des cadres d'autres institutions », explique le directeur du conservatoire Mohamed Larbi Khardine. Le secteur de la formation professionnelle prend également très au sérieux les nouvelles technologies au service de l'environnement. Un stage à l'attention des formateurs dans la filière des énergies renouvelables a été dispensé, en Allemagne, à quelque 28 formateurs. Les échanges se poursuivent avec les formateurs allemands afin de perfectionner les savoirs et les acquis des formateurs algériens qui pourront dispenser, ensuite, ce qu'ils auront appris. Ce tout nouveau programme fait suite à l'intention affichée par le secteur de la formation professionnelle d'investir le volet de l'écologie, conscients disent-ils, de l'importance que revêtiront, à l'avenir, mais déjà aujourd'hui, les métiers liés à l'environnement.