De notre correspondant à Constantine A. Lemili La ville de Sétif abrite depuis hier et pour deux jours un forum international sur les graves conséquences et autres répercussions du tabagisme. Entre «Tabac et santé», «Aide à l'arrêt du tabac», deux axes développés dans la thématique de la rencontre, vient s'intercaler un autre intitulé «Médias et tabac». En fait, trois questions essentielles sur les méfaits du tabac et qui, d'ailleurs, ne peuvent que se recouper dans l'action. C'est ce qu'ont toujours affirmé les animateurs de l'association «Santé pour tous» de Constantine et qui, de tout temps, ont joint l'acte au propos par une omniprésence de tous les instants et non seulement à l'occasion d'une manifestation ponctuelle. Au cours de toutes les rencontres que l'association a organisées et que la Tribune s'est fait un devoir de médiatiser, médecins, psychologues, hommes de culte, témoignages de victimes du tabac, il a, à chaque fois, été d'abord question d'évoquer la dangerosité du tabac sous toutes ses formes sur le plan sanitaire. Ce qui était l'essentiel pour l'équipe de «Santé pour tous» constituée de médecins, mais en relation avec les risques pathologiques divers du tabac sur l'organisme, toutes spécialités confondues. Toutefois, ce palier dépassé, l'association s'est lancée dans l'aide à l'arrêt du tabac et surtout de sa consommation. Bien entendu, appels et invitations à se rapprocher de l'association ont été faits à l'endroit des fumeurs et priseurs de tabacs pour des thérapies de décrochage, voire pour une prise en charge directe ou du moins une assistance qui la faciliterait auprès des organismes et établissements concernés. Convaincue par l'activité inlassable et surtout désintéressée de l'association, une institution européenne via une autre nationale a concouru à la résolution de difficultés rencontrées sur le terrain et plus particulièrement la résorption de problèmes de contingence matérielle. Néanmoins, la débauche d'activité des animateurs et de leurs adhérents allait s'avérer, à mesure que passait le temps, peu conséquente si elle n'était pas appuyée d'un support médiatique valable et que, malheureusement, les médias qui essaient d'y contribuer ne sont pas nombreux. Par ailleurs, F. N., membre de l'association «Santé pour tous», nous dira : «Nous ne pouvons qu'être redevables aux médias qui ont essayé de nous aider jusque-là, mais la presse écrite n'est pas accessible à tous nos concitoyens. Nous restons persuadés que l'implication de la radio locale règlerait définitivement la question dans la mesure où la radio est très prisée dans la région et surtout très écoutée». Où se situerait alors la difficulté du recours à ladite radio ? Nous le saurons d'une autre membre de l'association : «Nous avons sollicité de personnes proches de la station, un passage hebdomadaire à l'antenne pour, d'abord, sensibiliser les populations aux risques dus au tabagisme, ensuite, pour appeler ceux qui n'arrivent pas à se départir de la consommation du tabac sous toutes formes de se rapprocher de notre association afin que les spécialistes concernés les aident à décrocher. Cela est possible et nous nous sommes d'ailleurs étonnés que, malgré la faiblesse de la publicité autour de cette initiative, l'association ait eu à accueillir trois personnes, dont deux jeunes femmes. Ce qui, quand même, est extraordinaire pour nous sur le plan de la symbolique.» En fait, il peut sans doute être reproché aux responsables de l'association de ne s'être adressés qu'à une personne au niveau du média évoquée et non au directeur régional de la station, seul responsable en premier du choix et de la pertinence d'un sujet donné. Quoi qu'il en soit, l'argument avancé par l'un des responsables de la radio serait qu'«une telle action relèverait de l'activité publicitaire et aurait tendance à mettre dans l'embarras la radio face aux médecins activant dans le secteur privé». Or, il est de notoriété publique que «Santé pour tous» est une équipe de bénévoles, qui n'est même pas subventionnée par les institutions locales autant exécutives qu'élues et que tout ce que proposent ses membres l'est à titre gracieux. Mieux, il l'est à titre humanitaire. En conclusion, il ne suffit pas d'organiser des séminaires, colloques et autres fastes rencontres rien que pour le plaisir de pérorer dès lors qu'une fois les lampions éteints tout le monde rentre chez lui en prenant, pour certains, le temps de griller… une cigarette.