La création de réseaux de chercheurs reliant les deux rives de la Méditerranée et la promotion de la formation des élites en matière de recherche scientifique et technologique sont les principales recommandations des participants (algériens, maghrébins et européens) au 1er Séminaire méditerranéen sur l'énergie éolienne (SMEE) qui s'est clôturé hier à l'Unité de développement de l'énergie solaire (UDES) à Bousmaïl. Cette manifestation scientifique spécialisée, au-delà des échanges d'expériences (plus d'une cinquantaine de communications y ont été présentées), permet, ont-ils souligné, de créer des réseaux actifs dans le domaine de la recherche appliquée sur des thèmes touchant à l'utilisation des énergies renouvelables, dont l'éolienne. Pour le responsable tunisien du CRTE (Centre de recherche technologique de l'énergie), la volonté de développer la recherche, en particulier en Algérie, «est réelle si l'on en juge par les infrastructures mises en place, mais il reste maintenant à optimiser leur utilisation en investissant dans les ressources humaines». «Le grand défi de nos pays est d'arrêter l'hémorragie des cadres et la fuite des cerveaux en mettant en place des structures de formation de qualité avec à la clé une formation d'élite de chercheurs qui sera impliquée et mise en valeur dans son propre pays», a-t-il estimé. Concernant l'énergie éolienne, le chercheur tunisien considère que «celle-ci mérite qu'on s'y intéresse car elle est très rentable économiquement (de moitié moins chère que le solaire par exemple), très développée dans le monde (30% de l'électricité vient de l'éolien) avec une puissance installée importante sans compter qu'elle dispose d'une technologie facile comparée au nucléaire, entre autres». De plus, a-t-il ajouté, «il est très facile pour nos pays de réaliser sur place de petites industries de production du matériel utilisé», à savoir les pylônes, les pales, le système de rotation, «ce qui n'est pas sans intérêt en matière de réduction des coûts et de création d'emplois». En conclusion le responsable du CRTE a insisté sur l'intérêt à investir dans les énergies renouvelables, «pour éviter que nos pays soient dépendants de l'Europe qui a fortement investi le créneau pour nous le revendre à grands frais, et de ne pas négliger les retombées économiques du fait que les emplois verts sont un gisement contre le chômage et une très bonne perspective pour nos économies».