Dr Abderrahmane MEBTOUL- Expert International, professeur d'Université en management stratégique ancien Président du Conseil National Algérien des Privatisations Cela traduit le dynamisme de la société civile signe évident de la vitalité de toute société. Mais cette adaptation intermédiaire pour l'Algérie devra s'inscrire dans le cadre euro-méditerranéen pour un dialogue fécond Nord-Sud fondement de l'attrait de l'investissement pour une prospérité partagée. C'est le message fort de la déclaration d'Alger qui traduite en actions concrètes pourrait être le prélude d'un dialogue fécond des deux rives de la Méditerranée et qui a vu pour le suivi des travaux; la création d'un observatoire dont le siège a été fixé en Algérie. Concrètement les recommandations notamment de l'atelier investissement se sont articulées autour de trois axes (1): - Intégration Sud Nord par la bonne gouvernance et la promotion du capital humain. - Dynamiser l'investissement pour une richesse partagée. -L'émigration facteur d'inter- culturalité et de développement. 2.1- Intégration Sud Nord par la bonne gouvernance et la promotion du capital humain Le soubassement des travaux de l'atelier investissement que j'ai eu l'honneur de présider au nom de l'Algérie, s'est fondé essentiellement sur l'intégration Sud-Sud- et Nord Sud, le développement des investissements directs étrangers-(IDE) le soutien aux PME, du micro crédit et enfin l'investissement dans le capital humain(promotion des compétences), qui conditionne tout le reste. Ainsi lié à cet aspect stratégique il a été retenu la promotion de la mobilité universitaire, la reconnaissance mutuelle des diplômes et la création d'une université euro-méditerranéenne en favorisant les réseaux de formation qualifiante pour le personnel de la PME, d'élargir le programme Erasmus aux pays du Sud et intensifier la coopération en matière de recherche-développement notamment dans les nouvelles technologies. Justement pour ce point capital, il a été largement démontré qu'il faille une coopération étroite en matière d'éducation et du savoir au sens large. Sans la considération du savoir et de l'élite il ne peut y avoir de développement durable et donc une lutte efficace contre le chômage. D'une manière générale, il a été fortement souligné par la majorité des participants que quatre facteurs conditionnent l'attrait de l'investissement : a) une bonne gouvernance et une société fondée sur un Etat de droit par la lutte contre les entraves bureaucratiques qui limitent fortement la mise en œuvre d'affaires communes ; b)Liée à la construction d'un état de Droit,l'intégration loin des mesures autoritaires, de la sphère informelle par la délivrance des titres de propriété, dans la mesure où la citoyenneté se mesure par la progressivité du paiement des impôts directs ; c)la mise en œuvre par les deux parties du partenariat euro méditerranéen de la libre circulation effective des personnes, des biens, des services et des capitaux ; d) le renforcement du secteur financier dont celui des banques (fondement des réformes micro-économiques et institutionnelles) pour une contribution efficace au financement de l'économie et notamment, la création d'un environnement juridique favorable au micro crédit. A cet effet, la professionnalisation de la micro finance devrait conduire à réserver les dons et fonds publics à la couverture du risque et à l'accompagnement des projets; en association avec les organismes de miro crédit en impliquant la société civile. 2.2- Dynamiser l'investissement pour une richesse partagée Pour favoriser ce rapprochement entre les deux rives de la méditerranée, il a été fortement souligné, qu'il est souhaitable d'axer les efforts sur sept axes fondamentaux : -que les institutions internationales, ciblent leurs décisions de financement sur les investissements ayant des externalités loin d'une vision purement commerciale. A cet effet, une convention euro méditerranéenne de l'investissement direct étranger est fortement souhaitée ; -une harmonisation des législations notamment au sien de la zone Sud surtout avec la création d'une zone de libre-échange avec l'Europe et l'adhésion de ces pays à l'organisation mondiale du commerce; - l'institutionnalisation d'une banque dédiée au développement des économies des pays du Sud et de l'Est de la méditerranée ; - la création d'une agence euro-méditerranéenne des investissements étrangers ; -la promotion d'un groupe de travail sur la promotion de l'image des pays du Sud (notamment du risque qui est surévalué) ; - la création d'une bourse et d'une banque centrale euro- méditerranéenne ; -la dynamisation de la PME avec la mise en place d'un système de garantie couvrant les risques politiques ¸juridiques et commerciaux. Autre point important canaliser l'apport de l'émigration surtout son savoir-faire. 2.3- L'émigration facteur d'inter- culturalité et de développement. .Il s'ensuit que des mesures concrètes doivent être entreprises afin : -d'adapter les produits financiers à la communauté émigrée, -de favoriser une plus grande bancarisation de cette épargne potentielle, -de réduire les coûts de transaction, le coût de certaines sociétés spécialisées dans ce transfert pouvant atteindre 10 à 16% du coût de transaction. Dans ce cadre, l'émigration maghrébine ciment des liens culturels peut être la pierre angulaire de la consolidation de cette coopération. C'est un élément essentiel de ce rapprochement du fait qu'elle recèle d'importantes potentialités culturelles, économiques et financières. Car la promotion des relations entre nos pays et la communauté émigrée doit mobiliser, à divers stades d'intervention, l'initiative de l'ensemble des parties concernées, à savoir le Gouvernement, les missions diplomatiques, les entrepreneurs, les commerçants et les compétences individuelles. L'engagement implicite caractérisant les relations entre nos communautés émigrées et les pays d'origine, ne doit pas occulter les légitimes intérêts strictement économiques des parties concernées pour garantir la rentabilité et la pérennité des opérations engagées. Les pouvoirs exécutifs devraient veiller, dans le cadre organisationnel et législatif, à alléger l'ensemble des procédures administratives, afin de favoriser la promotion de l'investissement et les échanges commerciaux, à l'instar de pays qui utilisent leurs compétences nationales localisées à l'étranger comme point d'appui au développement national. Cela permettrait par des actions concrètes de promouvoir la synergie de systèmes privés, politiques et administratifs, pour développer une approche " coopération " avec l'Europe qui pourrait être mieux perçue qu'une approche purement commerciale. C'est que les relations entre nos deux rives sont souvent passionnées pour des raisons historiques. Le Forum International Européen a clairement démontré, soucieux de concilier la modernité et notre authenticité, du fait de la densité de nos rapports culturels qu'elles seront transgressées dans le cadre des intérêts bien compris de chaque nation. L'accélération des réformes économiques, sociales, culturelles (le droit à la différence) et politiques inséparable de l'instauration de l'économie de marché humanisée basée sur la concertation sociale, de l'instauration de la démocratie, du respect du droit de l'homme, de la promotion de la condition féminine, de la promotion du capital humain conditionnent largement la réussite de cette grande entreprise qui interpelle notre conscience euro- méditerranéenne. Aux tensions et aux conflits doivent se substituer la coopération et un dialogue soutenu pour éviter des fractures douloureuses. Notre espace doit être un relais puissant, et un lieu de brassage des cultures, la culture étant entendue comme processus historique et relationnel. Car il est suicidaire pour chacun de nos pays de faire cavalier seul à l'heure des importantes mutations mondiales. Le repli sur soi serait préjudiciable à notre prospérité commune et engendrerait d'inéluctables tensions sociales. L'histoire commune nous impose d'entreprendre ensemble. TROISIEME PARTIE CONTRAINTES ET ACTIONS POUR SURMONTER LES OBSTACLES AUX REFORMES I- L' ALGERIE FACE A LA FAIBLESSE DE LA REFORME GLOBALE Sous réserve que l'Algérie favorise la libéralisation de son économie par l'investissement nouveau et " les privatisations ",tenant compte de la concurrence internationale vivace dans ce domaine(la concentration étant au profit des pays développés , et à un degré moindre des pays émergents comme la Chine et l'Inde, avoir des matières premières n'étant plus une condition essentielle de l'attrait de l'investissement, la maîtrise des services et donc des nouvelles technologies devenant de plus en plus prépondérant ), les IDE , les partenariats bien ciblés et la promotion du secteur privé national utile pourraient fortement contribuer à la relance et la modernisation de notre économie , de permettre d'accéder aux technologies avancées, d'apprendre le marché viser l'exportation hors hydrocarbures, de stimuler la concurrence et la compétitivité interne et externe. Concernant le développement du secteur privé indispensable pour asseoir une véritable économie de marché concurrentielle, sa promotion ne peut être comprise isolée des réformes d'ensemble liant démocratie- bonne gouvernance et instauration de l'économie de marché au moyen de mécanismes concurrentiels. pour favoriser le débat, je rappelle les principes directeurs suivants : 1.-L'Algérie s'est engagée dans les réformes économiques indispensables pour s'adapter tant à la mondialisation de l'économie dont l'espace euro-maghrébin, euro-méditérranéen (accord de Barcelone) et arabo-africain NEPAL) est son espace naturel qu'aux mutations internes. Je suis persuadé, au moment de la consolidation des grands espaces, une des conditions de l'attrait de l'investissement, qu'il est suicidaire pour chaque pays du Maghreb de faire cavalier seul. à suivre...