Les productions culturelles et toutes les expressions artistiques, selon le format, le genre, le support, ont toutes pour finalité d'arriver à la perception de destinataires plus ou moins ciblés, à des réseaux de diffusion-distribution en relation avec des espaces aménagés, confortables, festifs et de préférence de masse. Les produits culturels, tous, sont des «marchandises» aussi nécessaires que la nourriture, le logement, les moyens de transport, qui ont une politique, un management, des coûts, des marges, des investissements et des professionnels, en amont, en aval, etc. Le mariage qui massifie les productions culturelles, leur consommation, leur exportation passe par les nouvelles technologies de la communication qui ont démocratisé l'accès à la culture, pour le plus grand bénéfice, au sens financier et culturel, des producteurs, des diffuseurs et des consommateurs. Si les industries culturelles rapportent énormément en termes de rentabilité et d'argent, leur plus-value essentielle est cependant d'ordre social, culturel. Les productions fédèrent, rassemblent et rattachent au passé, au présent et favorisent des apaisements, des signes identitaires et d'appartenance et enrichissent par la connaissance et la fréquentation des autres, de leur culture, de leurs histoire, us et coutumes. «Le village planétaire» est un facteur et en même temps un acteur de la paix sur terre. La prégnance indiscutable et définitive du satellite de diffusion, de l'Internet, de la téléphonie mobile devenue une grille de programmes, un guide touristique, une banque et un espace de rencontres où il y a les sous, les chiffres, les images et autant d'applications souhaitées, façonnent des esprits, des opinions publiques et informent sur tout. Dans tous ces secteurs, l'Algérie, à l'image des pays africains et arabes, enregistre des retards considérables à rattraper et des béances organisationnelles, démocratiques, de formation et de management qui handicapent lourdement le développement dans ces domaines. Les technologies transforment chaque jour les supports, les moyens de diffusion et de réception. Les industries culturelles dans les pays dominants évoluent, s'adaptent et tournent à plein rendement, en intégrant rapidement chaque invention. De l'avis des plus grands experts et des plus grands cinéastes, un film comme Avatar était tout simplement impossible il y a quatre ou cinq ans. Après l'avoir vu, Luc Besson regrette de n'avoir pu profiter de cette technologie en 3D lorsqu'il tournait le Cinquième Elément. Les technologies de l'information et de la communication, les industries culturelles, l'économie fondée sur la connaissance, l'éducation et l'apprentissage (du premier cycle jusqu'à la sortie de l'université) constituent une seule et même famille dont les membres sont organiquement solidaires. Comme le sont les ministères, les entreprises privées et publiques et les responsables des espaces qui participent de la production, de la diffusion et de la consommation de productions culturelles. L'annonce faite pour la prochaine relance de ousratic 2, après le flop retentissant de la première opération destinée à doter chaque foyer d'un ordinateur, est une heureuse nouvelle. Le haut débit, l'installation du Wi-Fi dans les concentrations universitaires et, si possible, dans les autres structures éducatives, centres de recherche, maisons des jeunes et centres culturels et partout où des utilisateurs ont besoin d'une connexion sont des conditions et des préalables à remplir pour éviter les échecs, les déceptions et surtout d'autres retards. Le jour où le plus grand nombre d'enseignants, d'élèves, de jeunes, de créateurs, d'étudiants, de centres de formation seront connectés, ce sera une révolution. L'accès aux fabuleuses banques de données, à de véritables bibliothèques universelles ne peut que développer l'attrait pour les sciences, les savoirs, les connaissances et à tout ce que l'humanité a produit et produit en matière de réalisations culturelles, artistiques, de loisirs et d'échanges. Les relations interprofessionnelles, entre le professeur et ses élèves, entre ces derniers et le monde extérieur, entre le citoyen et l'administration, les banques, l'hôpital et tous les services publics provoqueront une véritable révolution. Celle d'une culture de la modernité, de l'efficacité, d'une série d'économies propice au développement. A. B.