La préparation de l'équipe algérienne de football dans l'optique du prochain Mondial a donné et donne toujours lieu à des spéculations absolument fabuleuses. Jamais peut-être dans les annales du football international, une telle opération de casting n'a été produite à la veille de la compétition phare du sport roi. Friands d'un tel étalage, les médias, alimentant la vox populi, s'en sont donné à cœur joie. Il ne se passait pas un jour sans annonce d'une nouvelle «découverte». Le sélectionneur national, dans un doux délire, semblait s'en amuser alors que cette «opération de prospection» ne voulait plus s'arrêter. La prestation pauvre, voire inquiétante, des Verts face à la Serbie au stade du 5 Juillet a accentué une propension à vouloir colmater au plus pressé. Depuis la Coupe d'Afrique des nations angolaise, l'équipe algérienne semble, en effet, en lévitation. La presse sportive nationale est entrée dans une phase de «folie» : des dizaines de noms ont circulé avec des histoires rocambolesques. Alors que les joueurs nationaux étaient quasiment «bannis», n'importe quel footballeur, (il suffit d'être d'origine algérienne), de seconde zone en France pouvait rêvait de participer à la Coupe du monde sous le «prestigieux» maillot des Verts. Beaucoup de noms de footballeurs ont été présentés comme susceptibles d'être sélectionnés. Le retour ou non de certains éléments a également défrayé la chronique médiatique. Une politique de communication stricte et cohérente de la part du sélectionneur, voire de l'instance régissant le football national, aurait atténué une telle démesure. Et clarifier une situation préjudiciable pour l'équipe d'Algérie en termes d'image. Le manque de transparence a ouvert la voie à toutes sortes de supputation. Le label «Equipe nationale d'Algérie» s'en est trouvé affecté. Récemment, la Fédération algérienne de football a enfin daigné lâcher du lest en arrêtant le programme de préparation de l'équipe nationale en prévision du grand show footballistique sud-africain. Le plan a le mérite de la clarté. Le premier stage aura lieu du 13 au 27 mai en Suisse dans la ville de Crans-Montana, située à 1 500 mètres d'altitude. L'étape helvétique devrait être consacrée au contrôle médical et à l'évaluation physique des joueurs convoqués. L'opération sera supervisée par d'éminents spécialistes qui auront la tâche d'élaborer le dossier médical de chaque joueur. Des éléments manquant cruellement de compétition ou traînant des blessures seront-t-ils de la partie dans la liste finale ? Le match amical contre l'Irlande, programmé pour le 27 mai à Dublin, donnera aussi son lot d'informations sur l'état d'une sélection qui aura la responsabilité de représenter tout le football nord-africain. La sélection se rendra ensuite en Irlande à bord d'un vol spécial mis à sa disposition par la Fédération irlandaise de football. Le second stage est prévu en Allemagne où un second match amical aura lieu le 5 juin 2010 à Nuremberg contre les Emirats arabes unis. La délégation algérienne rejoindra son camp de base dans la province du Kwa Zulu Natal le 6 juin. En attendant, le sélectionneur national a, paraît-il, achevé sa mission de prospection «sans fin» des joueurs évoluant à l'étranger. Les choses sérieuses peuvent enfin commencer. Rabah Saadane devrait animer le 4 mai prochain une conférence de presse au cours de laquelle il annoncera le programme technique de la préparation. Une liste des joueurs retenus pour les stages de préparation sera communiquée. La dernière avant la grande liste des 30 «Sud-africains» prévue début juin. C'est l'ultime ligne droite pour la Coupe du monde de football, la compétition sportive la plus médiatisée de la planète. Les tenants de la communication autour de l'EN gagneraient à imiter certains participants, et pas seulement parmi les grandes nations de football. M. B.