L'Algérie est en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations. Avec panache. Aux dépens d'une des meilleures formations dans le continent, la Côte- d'Ivoire, le favori numéro un pour le sacre final avant le raid algérien. Hier sur le lac-pelouse du stade de Chiazi de Cabinda, les Verts ont sans doute fourni la meilleure prestation depuis l'avènement de cette équipe fabuleuse qui a déjà mené l'Algérie au Mondial et qui hisse aujourd'hui le pays dans le carré d'as de l'Afrique. Depuis 1990, jamais les Verts n'avaient atteint un tel stade de compétition et jamais, ils n'ont été aussi proches d'une seconde consécration sur le plan continental. Cette équipe a fini par montrer de quoi elle était capable avec un rythme qui est monté en puissance au fil de la compétition et un jeu qui a montré ses meilleures facettes lors de ce quart de finale contre les Ivoiriens. Une confrontation d'un niveau mondial qui restera sans doute dans les annales du football algérien. Quand l'éditorialiste de Liberté Foot écrivait, il n'y a pas si longtemps, que ce groupe était la digne relève de la jeunesse dorée du Mondial espagnol en 1982, il ne croyait pas si bien dire. Assurément, la bande à Saâdane a franchi hier un cap, celui qui mène au haut niveau, et qui donne déjà un avant- goût de ce que peut faire cette équipe dans un avenir très proche dans le concert des meilleures nations du football. En tout, hier l'Algérie a montré non seulement qu'elle mérite d'aller au Mondial 2010, mais elle peut aspirer légitimement à une place de leader dans le continent. Le groupe des Verts a grandi, il a mûri et la Côte-d'Ivoire ne s'attendait certainement pas à un tel sursaut d'orgueil à un moment où elle était menée au score. Par deux fois, les camarades de l'excellent Meghni ont montré qu'ils sont forts de caractère, qu'ils n'abdiquent jamais devant l'adversaire. C'est dans l'adversité que cette formation se transcende. Ce fut le cas en Egypte, contre le Mali lors du premier tour et hier encore, toujours avec le même panache. Avec des joueurs de la trempe de Ziani, Yebda, Matmour ou encore Halliche et Bougherra pour ne citer que ceux-là, l'Algérie peut faire très mal dans cette CAN. Désormais, elle n'a pas d'autre choix que viser le titre. Elle en a les moyens et le coach Halidhodzic est le premier à le reconnaître à la fin de la partie, lui qui a reconnu que l'Algérie s'était plus appliquée sur le terrain et plus disciplinée. En effet, avec son système tactique favori en 3-5-2 , Saâdane a su piéger les Ivoiriens. Il les a poussés à la faute en refusant de subir le jeu. Hier avec deux animateurs de jeu, Ziani et Meghni et deux récupérateurs infatigables, les Algériens ont maîtrisé le jeu. Ils ont donné une véritable leçon de football et d'humilité à ces Ivoiriens qui croyaient peut-être avoir gagné le match avant de l'avoir même joué, en témoignent les déclarations prétentieuses de Kalou vendredi dernier. Il ne serait d'ailleurs pas faux de dire aussi que l'Algérie aurait pu gagner par un score encore plus lourd n'étaient les nombreuses occasions ratées, notamment en fin de match. Cap maintenant sur les demi- finales, avec cette éventualité de retrouver une vieille connaissance, l'Egypte en l'occurrence. À la bonne heure, serions-nous tentés de dire car l'Algérie n'a jamais été aussi prête, aussi armée pour un quatrième match contre les Egyptiens. Vivement !