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Les réformateurs de l'OTAN pour la généralisation de «l'expérience afghane» En dépit des lourdes pertes humaines que leurs soldats subissent en Afghanistan
Deux soldats italiens ont été tués et deux autres grièvement blessés hier, après l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi dans l'ouest de l'Afghanistan, portant ainsi à 200 la liste des soldats de l'OTAN assassinés. Un décompte qui permet d'établir clairement qu'il ne se passe pas un jour en Afghanistan sans qu'un des soldats de l'OTAN y perde la vie. C'est dire aussi si l'enlisement des forces internationales est réel. L'OTAN, qui a confirmé la mort de ces deux nouveaux soldats, espérait que l'année 2010 serait plus clémente que 2009. Une année qualifiée à l'époque de «la plus meurtrière» pour les forces internationales en huit années de conflit, avec pas moins de 520 morts. Rappelons que le nombre des soldats étrangers doit passer à l'été de quelque 130 000 à environ 150 000, dont plus des deux tiers sont américains. Loin du bourbier afghan et des réalités amères des champs de bataille, les réformateurs de l'OTAN ont tenu hier une réunion sur ses missions et ont fini par conclure que les soldats de l'Organisation doivent continuer d'assurer la sécurité de ses membres comme ils l'ont fait depuis 1949 et en même temps se tenir prêts à intervenir au-delà de leurs territoires. Les experts désignés pour préparer la nouvelle doctrine de l'Alliance atlantique ont relevé que «dans les 10 années à venir, l'OTAN aura quatre grandes missions militaires interdépendantes», assure dans son rapport sur le «nouveau concept stratégique» de l'OTAN le groupe de 12 experts présidé par l'ex-secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright. Le texte de ce rapport a été publié hier matin en même temps qu'il était soumis aux ambassadeurs des 28 pays membres. Il devra ensuite être examiné et amendé avant d'être soumis pour adoption aux dirigeants alliés à leur sommet de Lisbonne, fin novembre. La première de ces missions consiste à «défendre contre toute menace d'agression» les pays membres, conformément à sa mission première depuis plus de 60 ans. Mais, ajoutent les experts, l'OTAN doit aussi préparer des «capacités expéditionnaires pour des opérations militaires au-delà de la zone du traité», comme c'est le cas aujourd'hui en Afghanistan. En d'autres termes, ce qui était une exception avec l'intervention militaire hors zone de l'OTAN en Afghanistan, qui a suivi les attentats du 11-septembre, deviendrait la règle. Une proposition formulée dans des termes «allant bien au-delà de ce qui était envisagé» dans la précédente version du «concept stratégique» de l'Alliance militaire occidentale en 1999, a noté elle-même Mme Albright dans une lettre à l'OTAN, dont le texte a été rendu public. Une autre mission essentielle de l'OTAN sur le plan militaire, selon le groupe qu'elle a présidé, est de coopérer avec d'autres partenaires dans le monde pour faire face aux nouvelles menaces, notamment les attaques informatiques, la piraterie, la prolifération balistique et nucléaire et le risque de pénurie énergétique. Enfin, comme dernière mission, aider à la formation de la police et de l'armée dans les pays les moins stables pour contribuer à la sécurité internationale, comme l'OTAN tente de le faire en Afghanistan et en Irak.