Youcef Yousfi reprend les commandes du ministère de l'Energie et des Mines, un département qu'il a eu à diriger, en 1997, sous Liamine Zeroual. Youcef Yousfi, c'est un commis de l'Etat crédité de compétence et au parcours clean. Il a gravi les échelons dans un ensemble de secteurs, occupant différents postes : maître de conférences puis professeur d'ingénierie chimique à l'Ecole nationale polytechnique d'Alger, directeur de l'Institut de chimie, chargé des affaires pétrolières au ministère de l'Industrie et de l'Energie, administrateur à Sonatrach et vice-président, responsable du marketing au niveau de la compagnie pétrolière, président du conseil d'administration du fonds des mines, du pétrole et des hydrauliques. Sous Abdelaziz Bouteflika, il était ministre des Affaires étrangères, avant d'être nommé ambassadeur au Canada, puis aux Nations unies. Youcef Yousfi a également occupé le poste de chef de cabinet du président Liamine Zeroual, c'était en 1996. Il a été élu député sous la bannière du RND. Diplômé de l'Ecole nationale supérieure des industries chimiques en France, Youcef Yousfi a obtenu en 1973 un doctorat en physique à l'université de Nancy, en France. Son retour à la tête du département de l'énergie intervient à un moment particulier, le secteur pétrolier étant perturbé par un dossier à embrouille, celui de l'affaire Sonatrach, un scandale sans précédent. Aussi aura-il pour priorité de rétablir la confiance dans le giron de la Compagnie nationale des hydrocarbures, et à rasséréner ses partenaires. Nouvelle ère dans le secteur de l'énergie et des mines ? Youcef Yousfi avait dirigé le secteur de l'énergie à une époque où le régime de partage de production avait cours. Aujourd'hui, il le reprend dans une nouvelle législation, foncièrement libérale. La nouvelle loi sur les hydrocarbures, votée en 2005 par le Parlement, c'est un projet que Chakib Khelil a fait aboutir, non sans difficultés, des partis politiques, des organisations patronales, entre autres, s'y étant opposés. Il le reprend également dans une conjoncture internationale difficile, l'investissement, de manière générale -pas seulement dans le secteur pétrolier-, se faisant rare. Le dernier bilan en date des appels d'offres lancés dans le cadre de la nouvelle législation pétrolière n'est pas probant, les compagnies pétrolières et gazières s'étant montrées peu intéressées par les marchés proposés. Du positif cependant dans le tableau des projets à réceptionner, Youcef Yousfi aura à assister en septembre prochain à la mise en service du Medgaz, un des grands projets jamais réalisés dans l'industrie gazière. Au plan international, il a aura à agréer, avec ses pairs de l'OPEP, le système de quotas de production et à le faire respecter. Il tâchera aussi de faire emprunter par Sonatrach et Sonelgaz les bons circuits pour pénétrer, dans les meilleures conditions possibles, les marchés européens. Y. S.