Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Manifestations spontanées de dizaines de milliers de personnes à Ankara, Amman et Ghaza En réaction à l'attaque israélienne contre la «flottille de la liberté»
Des manifestations grandioses, de surcroît spontanées, ont éclaté hier dans plusieurs pays, dont la Turquie, la Jordanie, l'Egypte, l'Iran et le Liban, pour condamner l'agression de l'armée israélienne contre la «flottille de la liberté» composée de six bateaux acheminant des centaines de pacifistes et des aides aux populations de Ghaza, soumises à un blocus depuis trois ans. L'assaut lancé avant l'aube dans les eaux internationales contre la flottille, causant des pertes en vies humaines, a provoqué un tollé international. En Turquie d'où est partie la «flottille de la liberté» pour desserrer l'étau autour de Ghaza, et d'où sont originaires la majorité des victimes de l'assaut meurtrier israélien, la réaction des populations était la plus remarquable et de loin la plus importante. A Istanbul et Ankara, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées hier devant des bâtiments diplomatiques israéliens, en scandant des slogans anti-Israël. «Mort à Israël !», «Soldats turcs, partez pour Gaza !» disaient les manifestants rassemblés en fin de matinée sur la place Taksim, au cœur de la plus grande ville turque. «Vengeance ! Œil pour œil, dent pour dent !» scandaient d'autres protestataires, brandissant des drapeaux turcs et palestiniens. Environ 400 manifestants avaient, plus tôt dans la matinée, scandé des slogans hostiles à Israël devant le consulat israélien, dans le quartier de Levent. Quelques manifestants avaient jeté des bouteilles en plastique en direction du bâtiment, avant d'être repoussés par la police. A Ankara, un peu moins de 200 personnes sont venues manifester devant la résidence de l'ambassadeur d'Israël, protégé par des forces de police. Les manifestants ont organisé une prière devant le domicile de l'ambassadeur. En Jordanie, plus de 2 000 personnes ont manifesté hier à Amman. Les manifestants ont réclamé la «fin du blocus de Gaza». Ils ont également réclamé aux autorités jordaniennes la fermeture de l'ambassade d'Israël à Amman et l'expulsion de l'ambassadeur. Des milliers de Palestiniens et de Libanais ont également manifesté à Beyrouth dans les camps palestiniens du Liban. Dans la ville de Ghaza, des rassemblements indépendants de plusieurs milliers de personnes se sont formés dans la matinée près du port de pêche où devait accoster le convoi s'il était parvenu jusque-là et devant le siège local des Nations unies. En Palestine occupée, un appel à la grève générale aujourd'hui parmi les 1,3 million d'Arabes israéliens a été lancé hier par le Haut Comité de suivi des Arabes, la plus importante organisation de cette communauté. Cependant, plusieurs centaines d'Arabes israéliens n'ont pas attendu cet appel pour manifester, et sont descendus dès hier matin dans les rues de Nazareth (nord du pays), la première ville arabe d'Israël, pour dénoncer l'assaut sanglant mené contre la flottille, ont indiqué des témoins. Les manifestants arabes ont protesté contre le raid de l'armée israélienne et se sont heurtés à des contre-manifestants juifs.En Egypte, une manifestation a réuni en milieu de journée quelque 70 personnes portant des drapeaux palestiniens devant le siège du ministère, dans le centre du Caire. Les manifestants, parmi lesquels des députés et des responsables des Frères musulmans, ont réclamé la rupture des relations diplomatiques avec l'Etat hébreu et le renvoi de l'ambassadeur d'Israël. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier à Nouakchott devant le siège des Nations unies. Elles entendaient «condamner la barbarie des sionistes qui s'attaquent aux civils désarmés avec une bestialité sans égal». En Grèce, des organisations d'extrême gauche ont lancé un appel à manifester dans la soirée devant l'ambassade d'Israël à Athènes. Une manifestation analogue est aussi prévue à Salonique, dans le nord du pays. A. R.