L'Organisation de la conférence islamique (OCI) a appelé ses membres entretenant des relations avec Israël à «reconsidérer» ces liens et réclamé une enquête internationale sur l'arraisonnement israélien de la flottille pour Ghaza. Dans un communiqué publié dimanche soir au terme d'une réunion au niveau des ministres des Affaires étrangères tenue à Jeddah (Arabie Saoudite), l'OCI appelle «ses pays membres à reconsidérer leurs relations avec Israël, ainsi qu'à reconsidérer toute normalisation» avec l'Etat hébreu. La réunion de l'OCI, qui compte 57 membres, s'est déroulée en présence notamment des chefs de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu et iranienne Manouchehr Mottaki. Le communiqué «condamne dans les termes les plus forts l'agression brutale des forces israéliennes dans les eaux internationales contre des bateaux civils transportant une aide humanitaire», estimant qu'il s'agit d'un «acte de terrorisme d'Etat». L'OCI, dont le secrétaire général est le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, salue «l'appui inébranlable de la Turquie au peuple palestinien». Le communiqué appelle le secrétaire général de l'ONU «à constituer une commission d'enquête internationale indépendante afin de déterminer, poursuivre en justice et punir ceux qui sont responsables de la mort des civils» dans le raid meurtrier contre les bateaux. Des commandos de marine israéliens avaient lancé dans les eaux internationales, au large de la bande de Ghaza, un raid contre la «Flottille de la liberté» acheminant plusieurs centaines de militants pro-palestiniens et des tonnes d'aide vers l'enclave palestinienne sous blocus israélien. De violents affrontements avaient éclaté à bord du ferry turc Mavi Marmara, faisant neuf morts, des civils turcs. L'incident a plongé Israël, condamné de toutes parts, dans une grave crise diplomatique et suscité la colère de la Turquie. L'OCI réclame dans son communiqué «la levée immédiate du blocus de Ghaza», et appelle les pays membres à «coordonner leurs efforts avec la communauté internationale pour mettre un terme à ce blocus inacceptable». Outre la Turquie et l'Egypte, un grand nombre de pays membres de l'OCI, dont des Etats africains ou d'Asie centrale, entretiennent des relations diplomatiques avec Israël.