Membre de «madjliss Al Ayan» d'El Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), officier exégète de la zone centre et chef de la commission légiste, Touati Athmane, alias Abou El Abbas, cet «émir» originaire de Bordj Menaïel, qui a rejoint les groupes armés en 1993, s'est rendu dernièrement aux services de sécurité. Cette reddition a été possible grâce au concours de son épouse qui a réussi à le convaincre de rentrer auprès des siens. Ce juge de l'AQMI et bras droit d'Abdelmalek Droukdel, l'«émir» national, a observé, depuis des mois déjà une trêve et a engagé des pourparlers en préparation de sa reddition. Ce dernier aurait, selon nos informations, posé un certain nombre de conditions pour sa reddition ainsi que celle de tout le groupe. Abou El Abbes est considéré comme un membre fondateur du GSPC. Il a été durant longtemps un proche compagnon de Hassan Hattab avant de se ranger du côté de Droukdel. Il dirigea en compagnie de Sadaoui Abdel Hamid la zone 2 avant d'être chargé des affaires de législation. Ce terroriste repenti a été à l'origine de plusieurs attentats perpétrés dans la région de Boumerdès. Au cours de la même journée de la reddition d'Abou El Abbes, les services de sécurité ont enregistré le repentir d'un autre terroriste, le nommé Grig-Ahsine Abdelhalim, dit Abdelkader. Ce dernier, originaire d'Alger, est membre de seriate Aïn El Hammam. Il a rejoint le maquis en 1994 après s'être évadé de la prison de Tazoult à Batna. Avec ces redditions, l'AQMI encaisse un grand coup qui portera un sérieux revers dans les rangs des groupes d'Abdelmalek Droukdel. Surtout s'il est rappelé qu'en l'espace de deux mois seulement, l'«émir» national a perdu trois de ses proches collaborateurs. Le 16 avril dernier, Mansouri Ahmed, dit Abdeldjebbar, l'ex-«émir» de la phalange El Farouk s'est rendu avec armes et bagages. Deux jours après sa reddition, l'ex-chef de la commission médicale de l'AQMI de la zone centre, le nommé Mokadem Lounis, alias Abou Naamane, qui était au maquis depuis 1996, s'est rendu aux services de sécurité. Ces deux principaux responsables sur l'échiquier de l'AQMI ont communiqué de précieux renseignements sur l'organisation. Avant eux, de nombreux chefs de l'ex-GSPC ont déposé les armes et d'autres ont été mis hors état de nuire. La capitulation des vétérans des groupes armés et la neutralisation d'autres, renseignent, à n'en pas douter, sur la décision des forces de sécurité d'en finir avec le terrorisme mais aussi sur l'état de démobilisation et de découragement des membres de l'AQMI et les tiraillements en son sein. Est-ce la mort proche de cette organisation ? H. Y.