Le “mufti” et juge du GSPC affilié à Al-Qaïda s'est rendu la semaine dernière aux services de sécurité. Sa reddition a été suivie le jour même par une autre repentance, celle d'un terroriste, un ancien du GIA évadé de Tazoult (Batna). Un coup dur porté au GSPC. Par ses éléments eux-mêmes. Il s'agit, selon des sources fiables, de la reddition de Touati Othmane alias Athmane Abou El-Abbas qui occupe le poste de chef de la commission légiste au sein de la hiérarchie du GSPC et membre du conseil des sages considéré comme la plus importante autorité dans l'organigramme de l'organisation terroriste du fait qu'elle centralise toutes les décisions. Abou Al-Abbas est considéré comme l'un des principaux lieutenants de l'“émir” Droukdel et en même temps “son homme de confiance”. Il a rejoint le maquis en 1993 dans les rangs du GIA dans la région centre avant de rejoindre Hassan Hattab avec qui il a participé à la création du GSPC. Il dirigea en compagnie de l'“émir” abattu Saâdaoui Abdel Hamid (Yahia Abou Haïthem) la zone 2 avant d'être rappelé par Droukdel pour prendre en charge les affaires de législation. Il a été désigné en 2007 comme “émir” par intérim de la zone 2 (région du centre) après la neutralisation de Zouhir Harrak alias sofiane Fassilla avant de désigner Rachid Abdelmoumen alias Hodeïfa Abou Younès Assimi dans ce poste. Droukdel a fait appel aux anciens terroristes du GIA connus pour leur parcours et leur radicalisme devant les redditions des partisans de Hattab. Abou El-Abbas en était un. La reddition de Touati a été suivie aussi par la repentance du nommé Grik Ahcene. Ce dernier qui est un ancien du GIA est natif d'Alger. Après avoir organisé son évasion de la prison de Tazoult à Batna, il était actif durant cinq années au sein de sériat Aïn Hammam alliée à katibat Ennour, activant à Tizi Ouzou l'une des plus importantes phalanges de l'organisation terroriste. Selon ce repenti, l'organisation de Droukdel traverse une anarchie jamais vécue auparavant, en raison de la pression des forces de sécurité. La plupart des katibate et des sériate du centre dirigées par cet “émir” ancien du GIA aussi ont été démantelées, à commencer par katibat El-Feth qui a disparu avec son chef Omar Bentitraoui. Les katibate El-Ansar et El-Arkam, amoindries et affaiblies, éprouvent des difficultés à coordonner leurs actions en raison des pressions et des offensives menées par les forces de sécurité. L'absence d'attentats durant ces derniers mois explique cette situation. Il avait fait état aussi de la volonté d'un nombre important d'éléments de la phalange de se rendre suite à la pression des services de sécurité et à la perte de tout soutien populaire ainsi que la rareté des nouvelles recrues. Abou El-Abbas avait révélé au lendemain de sa reddition “des problèmes que rencontrent les groupes armés dans les maquis”, notamment les difficultés liées aux conditions de vie des terroristes suite aux opérations de ratissage opérées par l'ANP, mais aussi à l'absence d'une autorité religieuse pour légitimer les attentats kamikazes, les enlèvements et l'activité terroriste. Il semble que les pressions exercées par d'anciens du GSPC, des ulémas et de certains théologiens ont chamboulé le commandement de cette organisation terroriste surtout sur le plan de recrutement qui a connu un net recul. Les dernières fetwas des ulémas et de certains théologiens qui ont contesté le “jihad” en Algérie et condamné les attentats commis par le GSPC ont déstabilisé Droukdel et ses éléments, comme l'affirme d'ailleurs Abou El-Abbas. Devant cette situation, Droukdel avait déjà envoyé un message au célèbre théologien, l'un des éminents idéologues et le plus estimé dans le monde, le mufti d'Al-Qaïda connu sous le nom du “père spirituel” du djihad mondial à savoir Mohamed Al-Makdissi pour légitimer ses actions et apporter son soutien au GSPC et légitimer les attentats kamikazes, mais ce dernier a préféré ne pas répondre. Refuse-t-il à reconnaître Droukdel comme un jihadiste ? Selon les révélations de Othmane Touati, le GSPC chercherait à recruter des mercenaires pour relancer les actions terroristes. Abou el-Abbas aurait parlé d'une pression exercée par certains partisans qui réclament ces derniers mois à justifier la légitimité du jihad pour poursuivre l'activité terroriste et le retour des attentats-suicide en particulier. Droukdel cherche une couverture religieuse pour contrecarrer les fetwas et la repentance massive dans ses rangs. Et c'est en raison de ce blocage interne, que le “mufti” a décidé de se rendre aux services de sécurité. Abou El-Abbas avait décidé, il y a plus de deux mois, d'observer une trêve ; sa reddition a été favorisée grâce à sa femme et sa famille. Il aurait profité d'une visite familiale pour se rendre aux services de sécurité. Ces redditions interviennent quelques jours seulement après la reddition d'un autre “émir” de katibat el-Farouk, le nommé Ahmed Mansouri alias Abdel jabbar. Il avait en sa possession 2 armes, une kalachnikov et un PA.