Les services de sécurité viennent d'asséner un coup à l'organisation terroriste Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) (ex-GSPC) en réussissant, le 25 mai dernier, à obtenir la reddition de l'un de ses « cerveaux », a-t-on appris d'une source sécuritaire. Il s'agit du terroriste Abou El Abbès, de son vrai nom Athmane Touati, officier exégète de la zone centre et membre de la commission légiste, au maquis depuis 1993. « Cette reddition a été rendue possible grâce au concours de son épouse qui a réussi à convaincre son mari d'abandonner la horde criminelle et de rentrer auprès des siens », a ajouté la même source. Abou El Abbès, natif de Bordj Menaïel, était membre influent du conseil des « notables » de l'ex-GSPC. Ce terroriste en chef n'est pas le seul à « fuir » le maquis. Grig Ahsine Abdelhalim dit Abdelkader, membre de la seriat de Aïn El Hammam, relevant de la zone centre, s'est rendu le même jour aux services de sécurité. Né à Alger, Abdelkader a rejoint l'action armée en 1994, après s'être évadé de la prison de Tazoult, dans la wilaya de Batna, précise-t-on. Ainsi, c'est le troisième « élément » à fausser compagnie en deux mois au sinistre Abdelkader Droukdel, alias Abou Moussab Abdelouadoud, émir national de l'AQMI. Le 16 avril dernier, Ahmed Mansouri dit Abdeldjebbar s'était rendu avec armes et bagages, donnant de « précieux renseignements » sur les agissements de Droukdel et compagnie. Deux jours plus tard, soit le 18 avril, l'ex-chef de la commission médicale du GSPC-zone centre, le nommé Mokadem Lounis, alias Abou Naâmane, au maquis depuis 1996, s'est rendu aux mêmes services de sécurité. Cet ex-chef terroriste a, comme son acolyte, fourni des renseignements sur sa phalange d'appartenance. La défection de ces quatre « vétérans » des groupes armés, considérés comme des tenants de la ligne radicale du GSPC/AQMI, reflète « l'état de délabrement et de débandade que vivent les hordes criminelles, situation plutôt proche du sauve-qui-peut », souligne toujours la même source. Encerclés de partout, après le renforcement du dispositif de lutte contre le terrorisme, les rangs de l'AQMI ne cessent de se rétrécir. Grâce aux informations fournies par les derniers repentis, les services de sécurité et l'armée mènent de plus en plus d'opérations précises. Au début du mois de mai, trois terroristes ont été abattus au centre-ville de Draâ El Mizan dans la wilaya de Tizi Ouzou. L'un d'eux était l'émir de la phalange de Takhoukht.